plage deauville

Il y a quatre ans, je voulais un deuxième enfant. Je ne voulais pas que Louloute soit un enfant unique. Je n’ai pas conçu ce deuxième enfant pour Louloute histoire de lui tenir compagnie. J’avais envie de cet enfant pour nous trois. Louloute, du haut de ses deux ans, réclamait déjà une petite sœur. Elle voyait ses camarades à la crèche accueillir un bébé dans leur famille. Elle se demandait si un jour ça lui arriverait. Je pense qu’elle réclamait une petite sœur comme on réclame une poupée.

Elle ne se rendait pas compte à cette époque de toute la place qu’allait prendre cet enfant dans notre vie.

J’ai appris ma grossesse en septembre 2013. Par choix, j’ai préféré attendre les trois mois de grossesse pour apprendre à notre fille qu’elle allait devenir grande sœur. Le jour de l’annonce, Louloute pensait que je me moquais d’elle, que ce n’était pas vrai. Elle s’est mise en colère. Nous n’avons pas insisté. Peut-être lui fallait-il le temps de digérer cette annonce ? C’est au fur et à mesure que mon ventre s’arrondissait qu’elle réalisait qu’il y avait bien un petit être en moi.

Elle a beaucoup réagi pendant cette grossesse.

Même si elle réclamait sans cesse ce petit bébé, elle a très vite compris qu’il allait partager sa chambre, le cœur de ses parents, ses jouets… Bref, ce bébé allait empiéter sur son territoire. Pendant toute ma grossesse, Louloute était constamment collée à moi. Je crois que c’est à ce moment qu’elle a commencé à jouer de moins en moins dans sa chambre. Une fois elle m’a demandé si le bébé était accroché par un fil dans mon ventre pour ne pas tomber, je lui ai dit qu’il était bien accroché et à cela elle m’a répondu « han, j’aurais bien voulu qu’il glisse… ».

L’idée abstraite d’avoir une petite sœur et le passage à la réalité n’est pas toujours bien perçu par l’aîné.

Je me souviens d’une fois où j’étais installée à mon bureau, entrain de surfer sur le net. J’étais assise sur une chaise face à mon écran. J’ai senti Louloute contre ma jambe. Elle s’était installée par terre avec ses jouets et elle avait besoin de s’appuyer contre mon tibia. Je lui ai demandé « Mais enfin, pourquoi tu ne vas pas jouer dans ta chambre ? Tu seras mieux. « Non, je reste ici. Je ne veux pas être seule alors que toi tu ne l’es pas ». Étonnée, je lui ai répondu que j’étais seule aussi. « Non toi tu es avec le bébé ». Ce bébé qui ne me quittait pas puisque dans mon ventre. Louloute l’avait bien compris et moi je ne me rendais pas compte que cette fusion pouvait déjà la déranger.

Sauf, depuis ce jour là.

Depuis ce jour, j’ai eu la sensation de trahir ma fille avec ce nouvel enfant qui allait bientôt arriver. Trahir nos sentiments, notre relation, notre façon de s’aimer. Je crois même qu’un jour j’ai failli lui dire une bêtise pour la rassurer. Une phrase du style « mais tu seras toujours ma préférée ». Et je me suis ravisée car c’était faux. Mes enfants seraient tous mes préférés. Pas un plus que l’autre. Mais autant l’un que l’autre. Heureusement cette phrase, qui l’aurait rassuré sur le moment, n’est pas sortie de ma bouche.

La veille de l’accouchement, en couchant Louloute, je l’ai longuement regardé dormir. J’avais une larme à l’œil. J’étais heureuse de savoir que le lendemain nous serions quatre mais en même temps je me sentais coupable de chambouler la vie de ma fille. Une impression de lui jouer un mauvais tour. Comme une trahison. Et même temps j’avais l’impression de trahir aussi mon nouvel enfant. J’installais une barrière de protection à l’intérieur de mes sentiments. J’avais temps d’amour pour Louloute, je me demandais comment je pouvais aimer autant un autre enfant. Où allais-je trouver cet amour ? J’avais peur de ne pas le trouver, j’avais peur de restreindre mes sentiments à venir pour protéger Louloute.

Finalement, mes sentiments pour Louloute n’ont jamais cessé d’être et c’est naturellement que j’ai trouvé tout l’amour au fond de moi pour Touille.

Et vous, avez-vous ressenti cela pendant vos autres grossesses ?

Jul’

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