Catégorie : JE DEMANDE LA MERE

Légèrement angoissée, débordée mais si attachante. La mère est pleine de vie et surtout d’envies ! Dans la Pretty Family : je demande la mère.

Une pilule qui a du mal à passer

Dans un article récent je vous racontais que je voulais deux enfants mais que je vivais mal le fait de m’arrêter à ce chiffre. Quand j’ai accouché de Louloute je n’avais pas ressenti le besoin de faire tout de suite un autre enfant. D’une part parce que j’étais en dépression à cause du décès de mon père et d’autre part parce que j’avais envie de profiter pleinement et exclusivement de Louloute pendant quelques années. Comme je savais que nous aurions un deuxième enfant un jour ou l’autre, je n’étais pas pressée. Avec Louloute, j’avais hâte de tout découvrir : sa première dent, la première fois qu’elle s’est assise et qu’elle s’est tenue debout, ses premiers pas, ses premiers petits pots, ses premiers mots, son passage à la propreté, sa première bougie, sa première rentrée à l’école. Et aujourd’hui elle a déjà 5 ans et demi. Tout est passé à la vitesse de la lumière.

Alors quand j’ai accouché de Chouchoute, le fait de me rendre compte que le petit bébé venu me voir à la maternité était en fait une grande fille de 4 ans m’a fait prendre conscience que le temps passe très vite, qu’il fallait que je prenne plus le temps avec Chouchoute. Et effectivement, je ne suis plus dans la découverte mais plutôt dans la prise de conscience.

J’ai aussi pris conscience que je n’aurai pas d’autre enfant, pour les raisons déjà expliquées. Enceinte, je ne voulais pas accoucher, je voulais que Chouchoute reste en moi le plus longtemps possible, je savais que c’était la dernière fois que je ressentais toutes les sensations d’une femme enceinte : les coups de pieds, le ventre qui se déforme quand bébé bouge, l’épanouissement. J’ai envie de croire que c’est peut-être pour cela que Chouchoute est née deux jours après la date du terme. Je voulais garder le plus longtemps possible cette symbiose. Deux mois après l’accouchement, je disais à Mister que je voulais un troisième enfant tout de suite, en fait je ne voulais pas réaliser que j’aurai définitivement un ventre vide de bébé, que je ne revivrais plus un accouchement, que je n’aurais plus de petit berceau, et tout autre matériel de puériculture. Avec Louloute, j’avais gardé tout ses vêtements pour le deuxième bébé. Et maintenant je me sépare de quasiment tout.

Du coup, j’ai mis au moins 3 mois à me décider à reprendre la pilule et inconsciemment, ou pas, je l’oubliais très régulièrement. Cet oubli n’était pas si anodin que ça. J’en ai parlé avec ma sage-femme et ma gynéco qui m’expliquaient qu’il s’agissait de faire un deuil. Le mot est fort mais parce que oui il s’agit bien d’un deuil même si voir nos enfants grandir est la plus belle chose au monde. Mais pour une femme, se dire qu’on ne donnera plus la vie n’est pas toujours si facile à digérer.

Aujourd’hui, je suis très heureuse avec deux petites gonzesses et nous sommes très bien ainsi. Mais, j’aimerais quand même que le temps ralentisse, que Chouchoute reste encore mon tout petit bébé. Je préfère d’ailleurs l’avoir toujours en porte-bébé pour la sentir contre moi. J’ai du mal à me séparer d’elle, elle n’a pas encore passée une nuit ailleurs que chez nous. Je réalise que le temps nous échappe, je suis un peu bouleversée à l’idée qu’elle va avoir 1 an dans quelques jours. Tout va si vite…

Et vous, avez-vous trouvé cela difficile de ne plus donner la vie ?

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Réussir à se séparer d’elle

Louloute a 5 ans et a déjà la soif de la liberté, de l’émancipation et de l’indépendance. Je n’ai jamais voulu qu’elle soit dans mes jupons et qu’elle s’accroche à moi comme je le peux voir chez d’autres enfants. J’ai toujours voulu l’élever de cette manière. Bon le problème c’est qu’elle veut déjà se barrer de la maison… Bref, me séparer d’elle a pourtant été au début de sa vie très difficile pour moi.

J’ai attendu qu’elle ait 1 an pour la faire garder une après-midi entière chez sa grand-mère, j’avais peur qu’elle perde ses repères et surtout que ma belle-mère ne me la rende pas (oui c’est débile je sais). J’ai ensuite attendu ses 2 ans pour la faire dormir chez sa mamie. Pour moi c’était plus facile psychologiquement de la laisser une nuit ailleurs à cet âge là. Louloute parlait couramment à 2 ans, pas juste des petits mots lancés à la volée, non elle s’exprimait déjà très bien, du coup je me disais que s’il se passait quelque chose elle me le raconterait. La première nuit sans elle fut difficile, j’ai couru le lendemain midi chez ma BM tellement elle me manquait. Puis j’ai commencé à la laisser deux nuits, et là je me suis rendue compte que ça nous faisait du bien à Mister et moi, on ressortait au ciné, on revoyait nos potes. A partir de deux ans j’ai laissé Louloute chez sa grand-mère paternelle régulièrement.

Ma BM est à Paris c’est donc effectivement très pratique de larguer ma fille. Mais est arrivé le jour où ma mère m’a réclamé ma fille pour les vacances. Là pour moi c’était beaucoup plus difficile par rapport à la distance : La Rochelle est à environ 500km. Je ne voyais pas Louloute si loin de moi. Et si il arrivait un problème ? Comment je ferai pour arriver vite ? Louloute avait 4 ans et demi, c’était le mois d’août. Mister et moi décidons d’essayer de laisser Louloute quatre jours pour commencer. Les quatre jours se sont bien passés, tellement bien que j’ai appelé ma mère pour lui faire prolonger le séjour. Au bout d’une semaine sans ma Louloute, je l’attendais avec impatience à la maison, et la voilà qui arrive avec ma mère en faisant un peu la tronche et en affirmant encore une fois son caractère bien trempé. Génial pour des retrouvailles. A peine arrivée qu’on venait de l’engueuler, de la priver de je ne sais quel jouet, de la punir, bref au bout d’une heure nous avons racheté des billets de train pour l’envoyer à la Toussaint chez ma mère.

Et aujourd’hui, j’ai encore fait un grand pas. Je suis allée à la Mairie et j’ai inscrit Louloute en colonie de vacances pour 10 jours au mois de juillet ! Pourtant je m’étais toujours dit que 5 ans c’est trop jeune, j’attendrais 7 ans (oui j’ai plein d’âge psychologique comme ça). Mais un couple de parents d’une copine de Louloute me chope ce matin à l’entrée de l’école et me dit : « On inscrit L. en colo cet été, ça te dit pour Louloute ? ». Direct ça monte au cerveau : Louloute + copine qu’elle connaît = pas de pleurs pour partir = vacances géniales pour elle = tranquillité pour moi. Je réponds « oui pas de soucis je fonce à la mairie ». En plus Louloute me supplie de l’inscrire, t’inquiète poulette tu vas y aller. Sur le chemin je téléphone à Mister pour lui annoncer que j’inscris notre fille en colo. Il n’est pas contre et bien au contraire, nous sommes tous les deux d’une génération colo où nos parents nous ont envoyé dès l’âge de 5 ans jusqu’à l’adolescence.

Voilà, aujourd’hui je peux dire que je sais complètement me séparer d’elle, même si à chaque fois j’ai une petite boule dans la gorge quand je la vois partir, et que je suis hyper heureuse et rassurée quand elle revient.

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Le déni

 Je suis dans le déni depuis 3 mois. Cela a commencé en août, mon congés mat’ s’arrêtait le 31. Mon nouveau job démarrait le 1er septembre. Hors de question que je reprenne si vite le taf, et puis la crèche ne prenait ma fille que fin septembre, j’ai donc appelé courageusement mon nouveau chef, qui ne me connaissait pas du tout, pour lui annoncer que je souhaitais prendre un mois de congés supplémentaire. Congés acceptés ! Youpi, mais secrètement j’espérais pouvoir prolonger un peu jusque fin octobre par un arrêt maladie ou tout autre moyen mais comme j’ai une conscience professionnelle j’ai repris le chemin du travail le 29 septembre.

Qui dit nouveau job dit nouvelles fonctions, nouvelles attributions, nouveau bureau, nouveaux collègues, nouveau chef, nouvelle cantoche, nouveaux horaires, bref tout est nouveau. C’est tout neuf pour moi car je fais de la fiscalité, moi qui suis issue des sciences de l’éducation… ouai cherchez pas à comprendre, j’ai merdé dans mon orientation. Donc tous les jours, mes collègues me forment « sur le tas ». C’est très intéressant car j’apprends beaucoup de choses chaque jour. Je ressemble à une stagiaire. Le voilà mon problème, c’est que depuis que j’ai repris le boulot, je me crois en stage en espérant que celui-ci va bientôt se terminer pour retourner tranquillement chez moi en congés parental. Ce que je souhaite au plus profond de moi.

Je suis dans le déni car je me force à réaliser que j’ai vraiment repris le travail. Le déni de grossesse se définit par le fait d’être enceinte sans être consciente de l’être, et bien dans mon cas c’est un « déni professionnel » : j’ai repris le boulot mais sans en avoir pris réellement conscience (ou sans vouloir). J’attends que Mister me dise : « allé c’est bon arrête de bosser, prends un congé parental ». Dans mes rêves et en couleurs ! Car le discours de Mister est tout autre : « Prends le congé parental si tu veux, mais je te préviens : plus de sorties, plus de vacances et surtout ne compte pas sur moi pour te donner de l’argent de poche ! ». Bah oui on n’est pas chez les desperates housewives. C’est très bizarre car après l’arrivée de ma première fille je ne voulais surtout pas de congés supplémentaire, j’avais hâte de reprendre le travail. Là je vis d’autres sensations, d’autres émotions, j’ai d’autres besoin.

Chaque jour au travail je regarde l’heure en me disant : « bientôt 16h, à 16h20 suis devant l’école des filles, à 17h suis chez moi pour être en famille« . Et c’est surtout cette sensation de faire un stage qui n’arrive pas à sortir de moi. Du coup, je sens que je suis à 70% au boulot. Je pense que je ne n’éprouverais pas ce sentiment si j’exercais un job qui me plaît vraiment. Mais qui a la chance de faire le métier qu’il a toujours souhaité ? Je me suis mal orientée (Mister me le rabâche chaque jour), j’ai quitté un boulot qui me plaisait beaucoup pour un concours de la fonction publique car à l’époque ma boîte fusionnait avec une autre, j’avais peur de la crise économique, j’étais enceinte, je voulais une certaine sécurité professionnelle et tout le tralala. Je n’ai pas réfléchi longuement, j’ai choisi l’opposé de ma qualification et de mes désirs. Il n’est jamais trop tard de toute façon pour faire d’autres choix. J’ai encore des projets en tête que je compte faire mûrir. En attendant, je continue de tenter de progresser par voie de concours tout simplement pour l’aspect financier.

Mais pour le moment, il faut que j’arrête d’avoir un comportement d’élève et que je redevienne simplement une femme qui a repris le travail. 

Et vous, comment s’est passée la reprise du travail ?

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