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1794 Jours

J’ai écrasé ma dernière clope le 20 janvier 2010. J’ai dit au revoir à 13 ans de tabagisme. Pourtant ce jour là je ne savais pas encore que ce serait ma dernière cigarette…

J’ai commencé à fumer à l’âge de 14 – 15 ans. Première taf dans une boum (et quelle boum ! Merci Mady). Toutes les nanas commencent à fumer en cachette à cette période, les mecs aussi, on s’engraine un peu mutuellement. On fume dans la cour, en colo, chez les potes, partout où l’on peut se planquer car on aime cet interdit. Les premières tafs sont dégueulasses, ça tourne même la tête parfois, mais on se dit qu’à force on finira bien par s’habituer au goût. Et malheureusement c’est ce qu’il se passe. Vite accro, je suis passée de 2 cigarettes par jour, à 10, puis 15, pour finir à 1 paquet par jour et cela jusqu’à mes 28 ans. C’était des Fortuna, les rouges… souvenirs souvenirs.

Ah la clope !!! J’adorais ça. Clope rimait avec potes, soirées arrosées, détente et plaisir. En plus à l’époque on pouvait fumer partout, intoxiquer tout le monde sans se poser de question. Ah la bonne époque ! Mon père m’avait chopé deux fois avec un paquet, la première fois en le barritant « c’est pas mon paquet c’est celui d’une copine, je lui garde… (prends moi pour un con) » ça avait marché, la deuxième fois un peu moins mais il ne pouvait rien y faire, j’étais accro et surtout majeur à ce moment là. Au début j’avais le droit de fumer seulement dans ma chambre et puis au fur et à mesure du temps, très rapidement, j’étais une fumeuse reconnue dans la maison (de toute façon mes parents étaient fumeurs alors camembert).

Mai 2009, je tombe enceinte mais ce n’est pas pour autant que je prends la décision d’arrêter de fumer. Non je diminue seulement ma consommation, passant d’un paquet à 5 cigarettes par jour. Ce n’était pas évident au début mais les hormones de grossesse me faisaient diminuer naturellement mon taux de consommation jusqu’à carrément me dégoûter (les traitres). A 7 mois de grossesse je ne fumais plus. J’ai tout de même rallumer quelques cigarettes le 20 janvier 2010 quand j’ai appris le décès de mon père. Ce fut mes dernières.

Mais après l’accouchement, la toxico droguée à la nicotine que j’étais s’est réveillée, j’avais de nouveau envie de fumer. Et pas de bol, j’habitais au dessus du tabac, alors imagines la lutte psychologique contre moi tous les jours : « non non je ne rentrerai pas dans le tabac, non non je ne le regardes même pas, même pas mal ». Vous connaissez la pub pour le fromage Boursault « Demain, j’arrête » ? Et bien moi c’était tous les jours « allé, demain je reprends ». Comment j’avais trop envie !!!! Parce que pour moi la cigarette me détendait, j’avais l’impression que cela réglerait les angoisses que j’avais à ce moment là. Et ça a duré comme cela pendant deux ans, deux ans où le sevrage a été difficile jusqu’au jour où je n’y ai plus jamais repensé. Il faut beaucoup de volonté, les vrais fumeurs savent.

Il y a quelques jours, un gars dans la rue me demande où se trouve le tabac le plus proche. Et là… gros blanc… aucune idée. Impossible de lui dire où l’on peut trouver un tabac proche de chez moi. Je crois bien que je dois passer devant des tabacs chaque jour mais n’étant plus fumeuse je ne fais même plus attention à cela. Alors qu’à l’époque j’étais capable de te donner les adresses de tous les tabacs à la ronde et même des épiciers ou stations services de banlieue qui vendaient des clopes le dimanche ou tard le soir. Car ouai quand tu es fumeur, que tu t’aperçois qu’il te reste deux clopes un dimanche, des gouttes de sueur coule le long de ton visage et tu es prêt à frapper chez n’importe qui pour qu’il te file une clope.

En faisant le calcul, voilà ce que j’ai gagné à peu près en arrêtant de fumer :

9867 € (maintenant que je l’écris je me dis que j’aurais dû les mettre de côté chaque jour, je serais partie dans les îles cet hiver). 

35880 cigarettes en moins depuis mon arrêt.

+274 jours de vie (je vais pouvoir prendre la tête à Mister plus longtemps)

Arrêter de me cailler sur les balcons ou trottoirs quand la clope n’est pas autorisée (aujourd’hui je suis la chieuse qui te dit de fumer dehors).

– Ne plus avoir un goût de cendrier froid dans la bouche.

– Des murs qui restent blancs dans l’appart et pas jaune pisseux.

– Des doigts propres, sans dépôt de nicotine jaune.

Oui, aujourd’hui je suis fière de fêter avec vous mes 1794 jours sans tabac ! Et pourvu que cela dure…

Et vous, avez-vous réussi à arrêter de fumer ?

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