« Les jolies colonies de vacances, merci maman, merci papa. Tous les jours je voudrais que ça recommence, you kaïdi aïdi aïda » comme le chante Pierre Perret, et comme il a raison. Louloute est partie jeudi dernier pour sa première colonie de vacances à l’âge de 5 ans. Elle en avait vraiment envie, cette gosse est si indépendante et tant mieux, car elle est partie sur-excitée, en nous réveillant à 5h30 du matin le jour J pour ne pas rater le car.
D’avoir préparé sa valise via l’inventaire fourni et étiqueté tous ses vêtements, tous mes souvenirs de colo me sont revenus à la tête. Ma mère m’a envoyé en colonie de vacances à l’âge de 5 ans également, mais je n’étais pas si enthousiaste que Louloute, bien au contraire, je pleurais pour ne pas y aller et je pleurais tous les jours là-bas. Je ne voyais pas beaucoup mes parents, qui travaillaient beaucoup, alors quand ils m’envoyaient en colonie au début je le vivais mal car j’avais besoin d’être avec eux. C’était un séjour ayant pour thème l’équitation.
Un peu plus tard, à l’âge de 7 ans, je partais en colonie de ski. Alors pour moi c’était l’horreur, je détestais ça, je n’ai jamais su skier, j’ai seulement obtenu l’ourson, c’est vous dire. Je me revois entrain de pleurer en haut des pistes et les moniteurs qui gueulaient sur moi « Mais tu vas descendre ! ». J’avais peur de dévaler la montagne, ça m’arrivait de perdre un ski et de devoir me démerder pour descendre la piste sur un seul ski, j’avais aussi peur de me perdre quand il y avait du brouillard ou bien de me casser une jambe après une mauvaise chute. L’horreur, j’ai vraiment mal vécu les séjours au ski et pourtant ma mère continuait chaque année, malgré mes pleurs, à m’inscrire. Tellement de mauvais souvenirs que j’ai du mal à imaginer inscrire Louloute en colonie de ski. En plus, à l’époque, il n’y avait pas de téléphone portable, pas de blog, pas de page FaceBook pour communiquer avec nos parents. Nous avions pour seul moyen de communication le courrier. Je me souviens qu’une fois ma mère s’était trompée d’adresse et m’écrivait dans une autre colonie de vacances, et moi j’étais triste car je pensais que mes parents m’avait oublié alors que tous les autres copains recevaient du courrier. Le dernier jour de la colo les animateurs m’avaient remis tout le courrier de mes parents. Je me souviens d’un autre séjour au ski où une fille n’avait pas été sympa gratuitement avec moi et avait monté les autres filles de la chambre contre moi, mais elle avait aussi retourné la tête aux monos. Il y a souvent une personne que l’on prend pour le vilain petit canard, cette année c’était moi. J’étais malheureuse, mon père était furax contre ces gens. C’était vraiment un calvaire.
Puis, à l’âge de 10 ans, ma mère découvre une colonie à la Montagne, dans la Drôme. Elle m’inscrit pour les vacances de Pâques. Direction Gare de Lyon pour un départ en TGV. Évidemment, je ne voulais pas partir, je pensais que ça ne serait pas terrible comme les autres fois, donc je pleurais à chaudes larmes le jour du départ. Je ne savais pas encore que j’allais passer mes meilleures vacances et ce pour toutes les années à venir jusqu’à mes 16 ans. A la fin du séjour, j’ai pleuré pour repartir. A cet instant, ma mère avait compris qu’il fallait continuer de m’envoyer là-bas. Cette colonie de vacances que je conseille à tous les enfants et où un jour j’enverrai mes filles c’est Le Martouret à Die (attention photos d’époque).
Les chambres étaient sympas avec une vue sur les montagnes du Vercors. Les moniteurs étaient au top et on les retrouvait tous les ans. A l’époque le Directeur de la colonie était très ouvert et sympa également. Je le revois avec son chien, un berger-allemand. Il s’appelait Farès si mes souvenirs sont bons. J’ai pu découvrir différentes activités : tir à l’arc, travaux manuels (poteries, perles) équitation, piscine, basket ball, volley ball, tennis, danse, randonnée et camp en montagne, escalade, baignade dans la Rouane, des grands jeux avec différents thèmes (les olympiades par exemple) et la promenade au marché du village. En colonie c’est aussi l’occasion d’apprendre pleins de nouvelles chansons. En 1996, celle qui restera à jamais gravée dans ma mémoire et qui me rappellera éternellement Le Martouret c’est Wonderwall d’Oasis, une chanson que nous avions appris pour un spectacle. Puis il y a aussi les veillées ! C’est génial, déjà pour le simple fait que tu te couches plus tard que chez tes parents et aussi parce que tu t’amuses. Sans oublier la fameuse Boum et le spectacle de fin de séjour. Ce lieu de vacances est idéal car gigantesque et verdoyant. J’ai commencé par y aller seulement à Pâques les deux premières années, donc à 10 et 11 ans. Puis après j’y allais à Pâques et trois semaines en juillet. Enfin, je prolongeais en août. Et ainsi jusqu’à mes 16 ans.
Je me souviens qu’à l’époque il y avait une cabine téléphonique à carte qui nous permettait d’appeler nos parents. Mais je m’éclatais tellement que je ne prenais pas souvent la peine de les appeler, à part pour leur demander de m’envoyer un colis de bonbons. Recevoir du courrier de ta famille ça fait plaisir mais le plus intéressant c’est de recevoir ton colis de bonbons.
Tant d’amitiés liés et des retrouvailles chaque année. Car c’est ça aussi la colonie de vacances, c’est se faire pleins de nouveaux amis qu’on espère retrouver l’année d’après. A l’époque il n’y avait pas les téléphones portables, alors on s’échangeait les adresses et on s’écrivait tout au long de l’année.
Je me revois dans les couloirs de cette colonie, à table dehors pour le déjeuner, à l’endroit que nous appelions le plateau pour faire des grands jeux, aux tipis pour faire fondre des chamallows sur des bouts de bois, à l’écurie gérée par Kéké, à la voûte qui était notre lieu de briefing et de retrouvailles pour démarrer les activités avec les monos Fab, Akim, Caroline, Céline, Vanessa, Patricia, Jacques, David et bien d’autres, la clairette de Die qu’on ramenait chaque année à nos parents, les randos au Glandasse, au marché de Die, avec mon premier amoureux de colo qui s’appelait Régis et qui venait de Marseille, au lit dans les marabouts bleus quand on était chez les grands, la nuit où les monos étaient de garde et qu’ils nous foutaient dehors quand on essayait d’aller de chambre en chambre, et la musique qui passait en boucle le matin du dernier petit déjeuner avant le départ pour Paris : « Voilà c’est fini » de Jean-Louis Aubert. Les meilleurs moments de ma vie au Martouret. Ce lieu restera à jamais un de mes plus beaux souvenirs de vacances. Etre colons c’est l’une des plus belles expériences de la vie.
Et vous, avez-vous des souvenirs de colonies de vacances ?