Jour : 12 juin 2015

Une pilule qui a du mal à passer

Dans un article récent je vous racontais que je voulais deux enfants mais que je vivais mal le fait de m’arrêter à ce chiffre. Quand j’ai accouché de Louloute je n’avais pas ressenti le besoin de faire tout de suite un autre enfant. D’une part parce que j’étais en dépression à cause du décès de mon père et d’autre part parce que j’avais envie de profiter pleinement et exclusivement de Louloute pendant quelques années. Comme je savais que nous aurions un deuxième enfant un jour ou l’autre, je n’étais pas pressée. Avec Louloute, j’avais hâte de tout découvrir : sa première dent, la première fois qu’elle s’est assise et qu’elle s’est tenue debout, ses premiers pas, ses premiers petits pots, ses premiers mots, son passage à la propreté, sa première bougie, sa première rentrée à l’école. Et aujourd’hui elle a déjà 5 ans et demi. Tout est passé à la vitesse de la lumière.

Alors quand j’ai accouché de Chouchoute, le fait de me rendre compte que le petit bébé venu me voir à la maternité était en fait une grande fille de 4 ans m’a fait prendre conscience que le temps passe très vite, qu’il fallait que je prenne plus le temps avec Chouchoute. Et effectivement, je ne suis plus dans la découverte mais plutôt dans la prise de conscience.

J’ai aussi pris conscience que je n’aurai pas d’autre enfant, pour les raisons déjà expliquées. Enceinte, je ne voulais pas accoucher, je voulais que Chouchoute reste en moi le plus longtemps possible, je savais que c’était la dernière fois que je ressentais toutes les sensations d’une femme enceinte : les coups de pieds, le ventre qui se déforme quand bébé bouge, l’épanouissement. J’ai envie de croire que c’est peut-être pour cela que Chouchoute est née deux jours après la date du terme. Je voulais garder le plus longtemps possible cette symbiose. Deux mois après l’accouchement, je disais à Mister que je voulais un troisième enfant tout de suite, en fait je ne voulais pas réaliser que j’aurai définitivement un ventre vide de bébé, que je ne revivrais plus un accouchement, que je n’aurais plus de petit berceau, et tout autre matériel de puériculture. Avec Louloute, j’avais gardé tout ses vêtements pour le deuxième bébé. Et maintenant je me sépare de quasiment tout.

Du coup, j’ai mis au moins 3 mois à me décider à reprendre la pilule et inconsciemment, ou pas, je l’oubliais très régulièrement. Cet oubli n’était pas si anodin que ça. J’en ai parlé avec ma sage-femme et ma gynéco qui m’expliquaient qu’il s’agissait de faire un deuil. Le mot est fort mais parce que oui il s’agit bien d’un deuil même si voir nos enfants grandir est la plus belle chose au monde. Mais pour une femme, se dire qu’on ne donnera plus la vie n’est pas toujours si facile à digérer.

Aujourd’hui, je suis très heureuse avec deux petites gonzesses et nous sommes très bien ainsi. Mais, j’aimerais quand même que le temps ralentisse, que Chouchoute reste encore mon tout petit bébé. Je préfère d’ailleurs l’avoir toujours en porte-bébé pour la sentir contre moi. J’ai du mal à me séparer d’elle, elle n’a pas encore passée une nuit ailleurs que chez nous. Je réalise que le temps nous échappe, je suis un peu bouleversée à l’idée qu’elle va avoir 1 an dans quelques jours. Tout va si vite…

Et vous, avez-vous trouvé cela difficile de ne plus donner la vie ?

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