Étiquette : Maman

Le jour où j’ai demandé une séparation à la maîtresse

L’année scolaire 2015 a été difficile pour Louloute. Elle s’est vue propulsée au rang de grande soeur sans en avoir franchement envie. Son caractère s’est encore plus affirmé et ses crises se sont multipliées. Nous avons géré tant bien que mal ces moments difficiles même si parfois nous avions envie de baisser les bras. Louloute est une petite fille adorable avec le reste du monde, avec nous aussi mais ses crises nous sont réservées. C’est une petite fille sage à l’école, qui travaille déjà très bien, qui comprend vite et qui fait preuve d’une grande maturité du haut de ses 5 ans (j’ai eu une discussion à ce sujet avec sa maîtresse).

L’année passée, elle retrouvait dans la cour de récréation cinq autres copines de sa classe, formant une joyeuse bande de copines tout aussi chipies les unes que les autres. Cependant, il y en a une dont le prénom, H., revenait à chaque conversation à la maison et avec laquelle je sentais une dominance et une influence sur ma fille pas très positive. Ce ne sont pas les crises de pleurs et les caprices tous les matins à l’école de cette petite H. qui m’ont confirmé ce sentiment. La première fois ce fut le jour de l’anniversaire de Louloute. Ma grande fille avait voulu l’inviter à son anniversaire alors que H. avait invité toute la bande de copines sauf Louloute. J’ai vraiment eu mal au coeur ce jour là pour elle et la maîtresse m’avait dit que pendant plusieurs jours Louloute était tristoune et restait à côté de la maîtresse dans la cour de récréation. J’ai expliqué à Louloute que la maman de H. ne pouvait peut être pas accueillir plus d’enfants chez elle, comme chez nous pour son anniversaire. Bref, Louloute avait donc décidé d’inviter toutes ses copines, y compris la fameuse H. Je m’étais pliée en quatre pour faire un anniversaire sur le thème de la Reine des Neiges, j’accueillais les six demoiselles Elsa et les occupais avec des activités sur le même thème. Mais la petite H. en avait décidé autrement, n’étant pas le centre de l’attention, et oui ce n’était pas son anniversaire, elle avait décidé de bouder, de ne pas participer aux activités, de pleurer et de ne pas écouter quand on lui demandait de ne pas courir dans notre appart avec des feutres sans bouchon. A la fin de la journée, sa mère venait la récupérer, je lui ai expliqué rapidement que sa fille n’avait pas trop voulu jouer et avait pleuré, elle était étonnée. Moi non, quand je vois comment elle mène ses parents à la baguette, elle se roule par terre à l’école tous les jours, demande à être en permanence portée du haut de ses 5 ans… Une autre maman en venant récupérer sa fille m’a expliqué que cette fameuse H. avait également gâché l’anniversaire de sa fille.

Plus tard, en juin, je participais à la sortie scolaire au zoo de Vincennes (sans intérêt au passage). La maîtresse attribuait à chaque parent un groupe de trois enfants. J’avais donc à mes côtés Louloute, un petit garçon et… la fameuse H. Là, je me suis dis que j’allais vivre un enfer. Effectivement, la petite ne m’écoutait pas, décidait de partir seule dans les allées du zoo, escaladait des rochers et par la même occasion entraînait ma fille dans toutes ses bêtises. Je passais mon temps à être autoritaire, mais pas pour longtemps. Au bout d’une heure, je décidais de parler à la maîtresse (ouh la rapporteuse) et demandais à faire changer H. de groupe. Une autre petite fille, beaucoup plus sage, gentille et calme nous a rejoint, et la sortie scolaire s’est déroulée agréablement. L’autre maman qui a récupéré la petite H. s’est vue courir et crier dans tous les sens toute la journée.

A l’issue de cette journée, mon sentiment sur la mauvaise influence de cette petite fille sur ma fille s’est confirmée. H. n’est pas responsable du caractère de ma fille, mais j’ai retrouvé des manières de parler et de se comporter identique à cette demoiselle. J’ai donc demandé un rendez-vous à la maîtresse afin de lui demander la séparation entre elle pour l’année prochaine. Il était hors de question que je reparte sur une année aussi sportive. Le jour du rendez-vous, je n’ai même pas eu le temps de prononcer ma demande que la maîtresse me dit : « Je sais pourquoi vous venez, c’est pour que Louloute et H. ne soient pas dans la même classe l’année prochaine ? Rassurez-vous, la sortie au zoo m’a également confirmé le fait qu’il ne faut pas qu’elles soient ensemble ». Ouf, je ne suis donc pas parano. J’assume pleinement ce choix, tant que je peux protéger ma fille je le ferai et je suis ravie de constater ce matin sur le tableau d’affichage pour la constitution des classes que cette demande a été prise en compte.

Avez-vous déjà demandé une séparation en classe ?

Jul

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La mère que je ne veux pas être et celle que je serai

Depuis cinq ans et demi j’apprends à être une maman, oui il n’y a pas de mode d’emploi on apprend sur le tas. Certains parents sont dans ce qu’on appelle « la reproduction », à savoir reproduire l’éducation que leur ont inculqué leurs propres parents. Pour ma part, je souhaite apprendre certaines valeurs que mes parents m’ont transmis mais je ne souhaite pas tout reproduire. Je ne serai pas la meilleure des mamans, je ne serai pas parfaite mais je ferai le maximum pour être présente et les épauler tout au long de leurs vies. Je n’attends pas de reconnaissance de leur part, je risquerai d’être déçue, tous les enfants reprochent beaucoup de choses à leurs parents quoiqu’il en soit. Mais avec cet article j’ai au moins une preuve écrite pour elles que j’aurai fait de mon mieux. 

Cette mère que je ne veux pas être :

Une mère qui impose ces choix. Je vous épaulerai dans vos choix, vos orientations scolaires et professionnels, dans la mesure du possible (surtout financièrement), même si ces choix me paraissent farfelus (jongleuse dans un cirque, dresseuse de dauphin…) ou bien même si les débouchés sont difficiles, je vous aiderai. Je ne tiendrai pas de discours type « Ah non, faut surtout pas faire ce genre d’études, ce n’est pas pour toi ». Non, se tromper c’est aussi apprendre, et puis si ce sont vos envies alors je vous ferai confiance.

Une mère possessive. Je vous soutiendrai si vous voulez faire des études à l’étranger ou bien faire « fille au pair ». Je n’essairai pas de vous retenir par le simple prétexte que la distance entre nous me fendrait le coeur. Je ne veux pas que vous regrettiez cette expérience. Je vous laisserai voler de vos propres ailes, même si le manque de votre présence sera terrible. On ne fait pas des enfants pour les garder toute sa vie près de soi.

Une mère blessante. Les disputes sont monnaie courante dans une famille. Je ne romprai jamais les liens qui nous unit même si nous avons de grands désaccords ou que certaines attitudes ont pu blesser. Je ne dirai jamais à mes filles « C’est terminé, je préfère qu’on ne se voit plus ». Je ne briserai jamais le coeur de mes filles en tenant un discours indigne d’une mère. Je ne renierai jamais mes filles.

Une mère aveugle. Je ne fermerai pas les yeux. Je vous protégerai de toutes les personnes qui peuvent vous faire du mal. Je ferai tout pour vous éloigner des personnes néfastes, peu importe le lien que je puisse avoir avec.

Une mère manipulatrice. Je ne ferai jamais de chantage affectif et ne vous utiliserai jamais comme arbitre dans les disputes parentales.

Une mère fermée. Il n’y aura pas de tabous, mes filles pourront me parler de tout. Je préfère qu’il y ait une bonne communication et pouvoir répondre à vos questions. Je veux que vous puissiez avoir confiance en moi.

Une mère morose. Je ferai en sorte qu’il y ait de la musique dans notre vie, que vous puissiez organiser des fiestas à la maison comme j’ai pu le faire.

Une mère assistée. Rien est acquis dans la vie. Je vous apprendrai que l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt, que tout se mérite, ne pas dépendre des autres financièrement et affectivement.

En revanche, je serai celle-ci :

Celle qui courera après les heures de cours de danse, les répétitions, les spectacles et qui applaudira à chaque fois avec une larme à l’oeil. Puis après votre passage, souhaitera se barrer vite fait de la salle car les danses des enfants des autres, bah je m’en fout un peu comme tous les autres parents.

Celle qui se pliera en quatre pour organiser vos goûters d’anniversaire et fera en sorte que vous puissiez assister à tous les anniversaires de vos amis.

Celle qui vous apprendra la tolérance, à ne pas se moquer de la différence.

Celle qui vous consolera quand vous aurez un chagrin, et qui ira péter la tronche du petit copain.

Celle qui tiendra toujours ses promesses car il n’y a rien de pire que de ne pas respecter sa parole auprès de son enfant.

Celle qui ne vous mentira pas.

Celle qui sera relou sur les devoirs, les heures de repas et de coucher.

Celle qui donnera raison à la maîtresse si vous avez fait une connerie.

Celle qui vous lira les histoires le soir, qui vous chantera une dernière berceuse avant de vous coucher, jusqu’à ce vous me disiez « C’est bon maman, on n’a plus 5 ans ! ».

Celle qui rigolera de vos blagues à deux balles.

Celle qui fera tout pour que vous ne manquiez de rien, surtout pas d’amour.

Celle qui prendra du temps pour jouer ou sortir avec vous. Je vous ferai passer avant mon travail, avant mes propres sorties (mais pas toutes hein faut pas déconner), vous êtes ma priorité.

Celle qui tentera de vous faire aimer la cuisine (même si c’est pas toujours réussi) en enfilant ensemble nos tabliers.

Celle qui reconnaîtra ses erreurs et saura dire « pardon ».

Celle qui vous dira « Je t’aime » jusqu’à la fin de mes jours.

Jul

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L’annonce du bébé

Il y a 6 ans nous annoncions l’arrivée de notre future Louloute à ma belle-famille. Ce fut des cris et des larmes de joie dans tous les sens, des embrassades à n’en plus finir, des félicitations, des pétages de bouchons de champagne… Nous étions tous heureux. Ah oui comme j’aurais aimé que cela se passe ainsi. Mais NON ! Ce fut tout le contraire.

Enceinte de huit semaines, Mister et moi décidons d’annoncer à sa famille l’heureux évènement. Il a la trouille et ne sait pas encore comment s’y prendre. De mon côté, je l’ai dit à mes parents le jour où j’ai su que j’étais enceinte, je les ai appelé (ils sont de La Rochelle), pas de chichis entre nous, pas besoin d’envoyer un faire-part ou de le publier au journal, chez nous les choses se font simplement. Et évidemment ils étaient super contents pour nous. Mister savait que pour sa famille, les choses ne seraient pas aussi simple mais je ne m’attendais franchement pas à une telle réaction.

Nous arrivons pour dîner un soir de juin 2009 chez la mère de Mister. Je suis un peu stressée et Mister beaucoup, non en fait énormément. A table il y a sa mère, son beau-père, son frère et sa future femme. Nous sommes à l’entrée que je sens le genoux de Mister à côté de moi trembler. Nous parlons de banalité « passes-moi le sel, ça va le boulot ?, il fait chaud en ce moment, … ». Arrive le plat, je sens que Mister essaye d’ouvrir la bouche pour dire la fameuse phrase, mais rien ne sort. On se regarde, je commence d’ailleurs à appuyer mon regard pour lui faire comprendre qu’il faut cracher la valda. Et finalement au dessert, entre la poire et le fromage, Mister lance « Bon avec Jul on a quelque chose à vous annoncer : voilà Jul est enceinte de 8 semaines ». Alors là, ce fut le plus long silence de ma vie. Heureusement que ma Belle-mère était déjà assise, sinon elle se serait effondrée. Seuls ses bras sont tombés, véritablement. Son frère et son beau-père n’ont pas dit un mot. Et la première phrase que ma Belle-mère a choisit de prononcer c’est « Ah quand même huit semaines, bon… » Euh bravo, félicitations, pleins de bonheur non ??? Ces mots sont plus appropriés quand même.

Ce fut terrible, personne ne nous a félicité ni embrassé. Ce fut un florilège de paroles telles que « Vous n’êtes pas mûrs du tout tous les deux, mais bon. Et bien mon fils va être papa, bon ». Puis elle vient me voir en aparté et me dit « Tu sais tu attends un bébé mais Mister restera toujours mon bébé ». Je n’ai rien su dire. Je suis restée muette toute la soirée tellement cette réaction m’a paru insensée.

Évidemment je suis rentrée chez nous en pleurs. Mister était déçu, lui qui espérait faire un café à sa mère pour lui annoncer comme dans la pub du café Grand-mère. Mais Mister n’a rien dit encore une fois et même aujourd’hui il ne lui a jamais fait la remarque. Si mes parents avaient réagi ainsi, j’aurais pris Mister part le bras et on se serait cassé. Je n’aurais jamais laissé passer un truc pareil.

Comment s’est passée l’annonce de votre grossesse à votre entourage ?

Jul’

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