Étiquette : Maman

Le berceau

Je n’arrivais pas à m’y résoudre, me séparer de lui. Je l’ai acheté quand tu avais 2 mois, avant tu dormais dans le berceau de la maternité que nous avions loué. Il était installé près de mon lit, de mon côté, dans notre chambre. Il portait un tour de lit beige avec un ourson marron. Tu étais trop mignonne installée dedans et tu y dormais bien. Mais tu es un bébé qui grandit vite, trop vite, et à l’âge de tes 6 mois j’ai du me faire violence pour te passer dans un plus grand lit, ton lit à barreau actuel, et te quitter l’espace des nuits. Tu es allée rejoindre ta soeur dans sa chambre, votre chambre dorénavant. J’étais déjà un peu triste de ne plus t’avoir si proche de moi. J’aimais entendre ta respiration la nuit, te sentir près de moi, bouger dans ta gigoteuse.

Ton petit berceau est resté dans ma chambre jusqu’à ce dimanche 11 octobre, il était vide de toi depuis déjà 10 mois. Je ne voulais pas tout de suite m’en séparer, l’enlever de ma chambre signifiait la fin de la maternité, ou disons plutôt du « pouponage », la fin d’une époque car je ne souhaite plus avoir d’autres enfants. Je l’ai déjà dit auparavant, même si le terme est lourd, il s’agit également d’un deuil, le deuil de ne plus avoir d’enfants. J’ai donc gardé ce berceau durant ces dix derniers mois, il m’a servi de porte-manteau ou plutôt de range-bordel, j’y ai empilé des tonnes de fringues quand je ne savais pas quoi en faire ou quand je ne trouvais pas de place dans mes armoires. Ton père trouvait tout cela bien ridicule.

Puis, en reprenant l’école, j’ai eu besoin d’un espace de travail, au calme. Alors ton père m’a proposé d’acheter un bureau en remplacement du berceau, sous réserve que je me décide à le vendre. J’ai acquiescé, je l’ai laissé se diriger chez Ikea, mais dans ma tête il était très clair que je ne vendrais pas le berceau. Il est comme un lien avec toi. Pendant l’escapade de ton père, je me vois prendre le berceau, me diriger aux toilettes, enlever les panières à linge et installer le berceau au même endroit en me disant que ce pourrait être notre nouveau panier à linge. Bien entendu, c’était une idée stupide, le berceau entravait le passage et prenait la moitié de l’espace. J’ai finalement mis le berceau dans notre salon, calé dans un coin où il ne dérangerait pas. Tu parles, on ne voyait que lui.

Ton berceau est resté ainsi jusqu’à ce que je devienne, comme le dit ton père, raisonnable. Je me suis résignée, je t’ai remise dedans histoire de prendre des photos pour ne pas oublier. J’ai sauté le pas, je l’ai vendu à une maman, inconnue, très enceinte. Ton berceau bercera les douces nuits d’un autre petit bébé. En attendant ma chérie, ne grandit pas trop vite, maman n’est pas encore prête à te voir dans un grand lit.

Jul’

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La fonctionnaire

Aujourd’hui j’ai envie de pousser un coup de gueule et de me lâcher sur mon clavier. Ma fille est partie cet été en colonie de vacances. Le paiement de ce séjour pouvait se régler en une fois ou plusieurs fois. J’ai choisi un paiement en trois fois. Notre mairie a instauré un système de paiement en ligne sauf, apparemment, pour les paiements en plusieurs fois. Il faut donc se pointer à la mairie, prendre un petit ticket et attendre qu’on nous appelle. J’avais déjà réglé une première mensualité.

Je me pointe à la caisse de la mairie prête à régler ma deuxième échéance. Je prends un ticket et arrive à la caisse. La dame peut souriante mais encore aimable me demande « Vous avez votre facture sur vous ? » « Non désolée, je ne l’ai pas sur moi, je l’ai oublié » (Premier haussement de sourcils de la part de Madame) « Ok, votre numéro de famille ? » « Désolée, je ne le connais pas, mais par contre je connais mon nom de famille et je peux vous le donner » (Deuxième haussement de sourcils avec soufflements) « Bon c’est exceptionnel, la prochaine fois je vous refuserai ! ». Là, ça a commencé à me gonfler, je viens payer, donner de l’argent hein, c’est pas comme si je demandais un pauvre renseignement. Ensuite, elle me demande de régler la totalité, je lui ré-explique que je paie en trois fois, que j’ai déjà versé une première partie comme elle peut le voir sur son écran et que je veux payer la deuxième partie et elle me répond : « Ok et donc vous voulez payer combien alors ? » (sur un ton exaspéré) « Bah la moitié du montant que vous venez de m’annoncer… » Et là attention ! Gros effort de sa part, elle hausse les sourcils, souffle fort d’exaspération, elle doit prendre sa calculette qui est à côté de sa main pour faire une division. Et oui, je suis pénible, à cause de moi elle doit faire une tâche en plus qui dépasse les tâches déjà attribuées.

Comme je commence à la trouver méprisante, je lui dit que si le paiement en ligne était accessible il n’y aurait pas ce genre de désagrément et je lui demande d’arrêter les hostilités car elle me répète deux fois que la prochaine fois elle n’acceptera pas mon paiement. Elle ne tolère pas ma remarque alors que je reste polie avec un ton neutre. Je pianote mon code bancaire et j’entends qu’elle dit entre ses dents « quelle connasse ». Alors là, énervée, je lui dis : »Hey, j’ai entendu là ». Étonnée puis finalement me regarde méchamment, elle me soutient qu’elle n’a rien dit et que je ne vais pas bien. On en reste là, il n’y a pas de témoin, ça ne sert à rien d’aller plus loin. Je ne pense pas avoir mal entendu mais on ne sait jamais…

Je me tire car à part perdre mon sang froid il valait mieux partir. Énervée, je téléphone à Mister qui me dit que ça ne sert à rien d’avertir qui que ce soit. Et ça aussi ça m’énerve. On vit dans une société, en France, où l’on ne fait rien quand une personne ne respecte pas les gens ou ne fait pas son travail correctement. Je rappelle qu’un fonctionnaire a une obligation envers les usagers, j’en parle à connaissance de cause puisque je le suis également. Ce qui m’énerve c’est de savoir à quel point certaines personnes ne dépassent pas le cadre de leurs petites tâches. Mon dieu je dois prendre ma calculette ou bien chercher par un nom plutôt qu’un numéro. Je suis sidérée par tant de mauvais esprit. Il y a tellement de gens qui souhaiterait occuper ces fonctions. Comment voulez-vous que les personnes qui ne sont pas fonctionnaires pensent autrement de nous avec cet état d’esprit ? 

Voilà, c’était mon coup de gueule !

Jul’

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C’est l’angoisse

Depuis la mort de mon père, il y a 5 ans et demi, j’ai développé des crises d’angoisses dont l’intensité peut varier. D’une nature déjà angoissée et stressée, je suis une jeune femme plus sensible à la contrariété et lorsque je n’exprime pas ces contrariétés ou ces craintes oralement, mon corps réagit pour s’exprimer de lui-même.

J’ai vécu une période très difficile après le décès de mon père, les crises d’angoisses sont montées crescendo durant deux ans. Cela a commencé par des crises de tremblements puis de raidissements, on appelle cela des crises de tétanies. Mes membres se tétanisaient, ma mâchoire se serrait, j’avais l’impression de perdre le contrôle de mon corps et de mourir. Pour calmer ces crises, j’ai du prendre des cachets de Lysanxia, à faible dose heureusement, mais cela permettait d’apaiser rapidement les crises en 30 minutes. Au préalable, Mister appelait à chaque fois le SAMU, pour qu’un médecin me calme au téléphone. On doit connaître mon numéro par coeur. Puis, sous l’effet du cachet, me rendant un peu groggy, Mister me lisait une histoire Disney de notre Louloute pour m’endormir. Ca paraît ridicule, mais sans ces histoires je ne m’endormais pas. Ces crises sont difficiles pour moi mais aussi pour Mister, qui se sent démuni face à ça, et je pense que ce doit être dur pour lui de me voir ainsi. Cette réaction se fait plus rare, cela m’arrive deux à trois fois dans l’année contre trois à quatre fois par semaine il y a 5 ans.

Après les crises de tremblements, j’ai ensuite eu des crises d’étouffement. Cela se traduit par la gorge qui me gratte, le cou devient rouge, un excès de salivation qui fait que je tousse beaucoup avec des glaires coincés dû à l’excès de salivation. Cette crise peut durer des heures. C’est une sensation très désagréable. Cela m’arrive encore d’avoir ce genre de crise mais j’arrive mieux à les maîtriser, elles durent moins longtemps.

Ensuite, durant ma seconde grossesse, j’ai développé une autre forme de somatisation. Toutes les pensées négatives, les craintes et les contrariétés que j’ai enfoui en moi sont ressortis sur mon corps. J’ai eu des plaques de boutons qui démangeaient sur tous le corps sauf sur le visage. Je devais même parfois me lever en pleine nuit pour prendre une douche froide sur mes jambes pour arrêter l’envie de me démanger. Un dermatologue m’a dit qu’il s’agissait certainement d’un lichen plan. C’est une maladie inflammatoire touchant la peau liée au stress. Avec la sérénité suite à la naissance de Chouchoute, les plaques se sont dissipées sauf à deux endroits. Il me reste une plaque sur un tibia et un peu dans le cuir chevelu. Dès que j’évoque un sujet qui me stresse, je me gratte intensément le tibia parfois jusqu’au sang.

Depuis que nous sommes revenus de nos vacances au Lac d’Annecy, je fais parfois des crises d’angoisses, souvent le soir. Elles sont difficiles à gérer et m’effraient. J’ai la gorge qui se noue, qui se serre, j’ai l’impression que je vais étouffer, un point fort me fait mal entre la poitrine. Il me faut beaucoup de concentration, de distraction et de respiration pour les faire passer. Je déteste quand elle arrive car j’ai l’impression que je vais mourir.

Je ne prends plus de médicaments depuis la grossesse de Chouchoute, je ne veux plus en prendre car les crises interviennent heureusement moins souvent et il y a un risque de dépendance, je l’ai été à un moment donné. La seule chose qu’il me faut pour que cela passe c’est un bol d’air et me coucher. Mais quand ça m’arrive au travail c’est difficile d’aller me reposer, et puis j’essaie de ne pas le crier sur les toits.

Vous l’aurez compris, je suis une grande angoissée, j’aimerais que cela cesse, si je pouvais trouver la formule magique… Et ça ne sert à rien de me dire « Mais c’est dans ta tête tout ça ! », oui merci je sais mais c’est pas ainsi que ça se soigne. C’est très contraignant de vivre ainsi, car dès que je sors au restaurant, en soirée avec des amis ou quand je suis au travail, j’ai peur que cela m’arrive, et l’angoisse amène les crises, ça devient un cercle vicieux car j’ai peur d’avoir peur. Par contre, j’ai réussi à ne jamais faire de crises devant mes filles, je pars dans ma chambre s’il le faut, mais Mister, lui il se prend tout ça en pleine face, c’est épuisant pour lui aussi psychologiquement.

Et vous, faites-vous des crises d’angoisses et avez-vous réussi à les arrêter ?

Jul’

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