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Le Thillay. Je suis arrivée dans cette ville à l’âge de 6 ans. Mes parents avaient choisi de quitter Aulnay-Sous-Bois pour ce village de 3500 habitants à l’époque. Paisible, tranquille, verdoyant, lieu idéal pour une famille qui souhaitait s’installer avec un enfant en bas âge. Ville pavillonnaire avec très peu d’appartements. Cela a changé, mais à l’époque nous avions un stade, un épicier, un félix potin (ouh le coup de vieux), une boulangerie, un boucher, un tabac, trois écoles primaires et une ou deux maternelles. Nous n’étions pas trente par classe comme celle de ma fille. Nous ne nous marchions pas dessus.

Le Thillay c’est la ville où je promenais presque tous les soirs mes chiens autour du lac et que je donnais du pain aux canards.

Le Thillay c’est la ville où j’ai appris la danse au conservatoire de mes 6 ans à mes 23 ans, où j’ai rencontré la meilleure et la plus talentueuse des profs de danse : Mireille (une pensée à toi là-haut). Les spectacles dans la salle des fêtes où nos petits copains arrivaient à s’incruster sans avoir de place pour nous siffler, fiers de leurs « meufs ».

Le Thillay c’est le stade où je pratiquais l’athlétisme au couleur de ma ville, le violet. Tous les mercredis soirs et tous les dimanches je courais, nos profs nous faisaient des échauffements dans des immenses escaliers qu’il fallait monter et descendre en étant chronométrés. Et les compétitions aux quatre coins de l’IDF. Mes mollets s’en souviennent encore.

Le Thillay c’est les bruits d’avion à n’en plus finir. Habitués, nous fermions la fenêtre pour mieux entendre la télé quand un avion passait, on disait au téléphone « attends, ne quittes pas y a un avion qui passe, je te reprends dans une minute ».

Le Thillay, c’était la boulangère chez qui nous allions acheter des bonbons après l’école « 1 Franc de bonbon svp ». La dernière fois que je suis venue acheter une baguette c’était il y a 10 ans et je lui ai dit « vous serez toujours la boulangère de mon enfance » et elle m’avait répondu « je vous reconnais même si vous êtes adultes, vous n’avez pas changé ». Ce qui a changé c’est qu’elle ne me tutoyait plus… On se reprend un ptit coup de vieux les gars ? 😉

Le Thillay, c’était l’épicier, qu’on appelait « le rebeu », a qui nous avions vendu la voiture de mon grand-père après son décès et qui grâce à lui j’ai eu l’impression d’avoir un peu encore de mon grand-père quand je croisais la voiture.

Le Thillay, c’était le camion de glace qui passait et klaxonnait pour annoncer son passage. Si tu n’étais pas prêt, tu pouvais toujours courir, la glace te passait sous le nez.

Le Thillay, c’était le bal du 14 juillet sur la place avec mon prof de Maths du collège qui chantait Claude François et Christophe Rippert (C’est un amour de vacances une histoire sans lendemain) et le feu d’artifice au bord du lac.

Le Thillay, c’était aussi mes premiers émois d’adolescence… Gwenn si tu me lis tu sauras de qui je parle. C’était le premier amoureux en école primaire aussi (peut-être qu’il se reconnaitra).

Le Thillay, c’était la loose quand tu n’avais pas ton permis : un bus toutes les 30 minutes direction St Denis ou toutes les heures direction Sarcelles. Et le rates pas, viens même un peu avant l’heure car si le bus est en avance il ne t’attend pas.

Le Thillay, c’était les premières virées en scooter, parfois et même souvent sans casque, derrière le dos des parents avec les potes pour nous emmener faire un billard à Roissy ou tout simplement pour faire les cons.

Le Thillay, c’était les squats aux arrêts de bus avec nos potes parce qu’on avait rien d’autres à faire.

Le Thillay, c’était s’assoir le soir sur le trottoir d’en face pour discuter avec le voisin.

Le Thillay, c’était le terrain que des gars avaient investi pour en faire un terrain de pétanque. Les gitans du coin.

Le Thillay, c’était le petit square avec l’air de jeux : tape-cul et rochers bizarres à escalader.

Le Thillay, c’était les trottoirs trop petits quand tu allais en direction de l’église, où tu manquais de te faire embarquer un bras à chaque passage d’une voiture.

Le Thillay, c’était l’ancienne Usine But où l’on squattait (oui on aimait bien squatter, c’est un truc de banlieusards).

Le Thillay, c’était la place où les copains trainaient. Les portables n’existaient pas alors si tu cherchais quelqu’un tu allais là-bas et tu avais une grande chance de trouver la personne.

Le Thillay, c’était l’époque où je faisais croire à mes parents que je dormais chez une copine et en fait j’étais en boîte de nuit sur Paris.

Chacun ses souvenirs mais pour moi ce sera Gwenn, Mady, Jérôme, Michel, Séverine, Stéphanie, Sandrine, Lucie, Carole, Jordan et bien d’autres, mais aussi ceux qui avaient un surnom et qui du coup je n’ai jamais connu le prénom, ceux qui tournaient mal mais qui étaient très sympas.

Le Thillay… Douce ville de mon enfance.

Jul’

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2 Comments on Le Thillay… douce ville de mon enfance

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