Catégorie : DANS MA BULLE

Parce que j’ai besoin de parler, de vous raconter mon quotidien, mon futur, mes rêves, bref ma vie. « Dans ma bulle » je respire en m’exprimant. Je vous laisse découvrir ma bouffée d’oxygène.

1 femme sur 3

« 1 femme sur 3 » m’a t-elle dit avant que je sorte en larmes et abasourdie de son cabinet. Entre Louloute et Chouchoute il y a eu une douleur.

J’arrête la pilule et je tombe enceinte deux mois plus tard, comme pour Louloute et Chouchoute j’ai la chance d’être très fertile. Nous sommes en avril 2013 quand j’apprends cette nouvelle. Je suis heureuse que ce soit arrivé si vite. Mister est un peu sur la réserve de cette annonce rapide, lui qui se sentait encore moins prêt que pour notre premier enfant, il n’arrive pas à exploser de joie. Je ne dis rien à personne, c’est trop tôt, pourtant je meurs d’envie de le dire à notre Louloute mais je ne le fais pas, je tiens bon. J’ai l’odorat qui se développe, un ventre qui grossit déjà mais aucune douleur aux seins, rien. Je sens que quelque chose ne tourne pas rond en moi, une intuition. Mister me dit que je m’angoisse pour rien, mais je ressens une drôle de sensation.

J’ai rendez-vous chez ma gynéco pour l’écho de datation. J’y vais seule, Mister s’occupe de notre fille. Je me déshabille et m’installe. J’attends de savoir que pour le moment tout va bien. Elle calcule le terme en avance et me dit que ce sera pour le 25 décembre 2013. Elle m’examine mais elle me dit qu’elle ne voit rien car je suis venue une semaine trop tôt. Ok pas de soucis, nous reprenons un rendez-vous pour la semaine qui suit. Je reviens donc, toujours seule, j’ai hâte, je suis excitée, j’appréhende et j’espère que tout ira pour le mieux. Je ne savais pas à ce moment que cela pouvait m’arriver, que cette annonce allait me mettre un coup tel un hypercut sur un ring de boxe : « Madame, il y a bien un sac mais sans embryon. Vous avez un oeuf clair ». Il s’agit en fait d’une grossesse non-évolutive. On a tous les symptômes de la grossesse mais l’embryon ne se développe pas. Mon corps devient lourd, je suis sonnée, les larmes coulent à flot. « C’est très courant, ne vous inquiétez pas, cela arrive à 1 femme sur 3. A mon avis, vous allez l’évacuer seule, sans prise médicamenteuse ». Je n’y crois pas, je me dis qu’elle se trompe, que cela n’arrive qu’aux autres pas à moi ce n’est pas possible. Je me rhabille en essayant de ne pas tomber tellement je me sens vide. On fixe un rendez-vous la semaine suivante pour faire le point.

Voilà, je quitte son cabinet, les bras tombants, seule dans Paris, je me trompe de chemin pour rentrer chez moi. J’appelle Mister en pleurs pour lui annoncer cette triste nouvelle. Il compatit. J’arrive à l’appartement et je sèche mes larmes avant de rentrer. Il ne faut pas que Louloute me voit ainsi. Alors en entrant, je souris, je protège ma fille de ce chagrin. Nous sommes un vendredi soir, je fais les cents pas dans notre petit appartement, je ne tiens pas en place, je reproche à Mister d’être à peine touché, il n’était pas prêt je l’avais senti, il me dit qu’il va expliquer à son chef ce qu’il vient de se passer pour justifier son côté « tête ailleurs » en ce moment, alors que cela n’a rien à voir, j’accuse le coup. Plus tard, il avouera avoir fait une erreur de s’être servi de cette douleur. Le lendemain matin je prends la décision de faire garder louloute par sa grand-mère et j’appelle un couple d’amis pour les voir le soir. J’ai besoin d’air, de me changer les idées et je sais que chez nos amis nous passerons une bonne soirée à rire et boire du vin. Nous ne leur disons rien de la situation. La soirée était très sympa, il y avait un autre couple et une femme célibataire triste de sa rupture mais le vin et nos hôtes étaient parfaits, tout le monde riaient, comme à chaque fois que nous sommes avec eux. Merci a eux, ils ne le savaient pas mais cette soirée a été nécessaire.

Deux semaines après, mon ventre continue de grossir et rien ne s’est passé depuis. La gynécologue m’examine de nouveau et me dit subitement : « il y a un embryon finalement. Mais avec un retard de développement de plus d’un mois… Je ne vois pas de coeur battre. » Je n’imaginais pas une nouvelle annonce aussi terrible. J’avais l’impression de ne pas m’en sortir. « Vous voulez un médicament pour aider l’évacuation ? » (ce sont les termes médicaux). Je réponds non pour le moment, j’ai rendez-vous à l’hôpital Necker, je verrai avec eux. Je n’en aurai jamais l’occasion finalement.

Le 27 mai 2013, au travail, pendant une conversation avec une collègue, je ressens des contractions douloureuses, j’ai senti que c’était fini. Je continuai de parler comme si de rien n’était dans le couloir du service où je travaillais alors que ma tristesse partait. Aucun de mes collègues ne s’est aperçu de quoique ce soit. Je préfère que tout se soit passé au travail et pas chez moi. J’étais soulagée que ce soit la fin car durant ce mois je continuais d’avoir les symptômes de grossesse avec le ventre qui s’arrondissait alors que rien ne pouvait évoluer en moi. Il s’est passé presque un mois, de très longues semaines, entre l’annonce de cette triste nouvelle et la libération, oui parce que sur la fin ce fut un soulagement, il fallait que cela se termine.

Je n’en ai parlé qu’à très peu de personnes jusqu’à aujourd’hui. Nous avons fait le choix de ne pas en parler à nos amis ni à nos familles. Personne n’en a jamais rien su, cette douleur nous appartenait mais aujourd’hui j’ai envie de l’écrire. Et surtout je ne voulais pas entendre cette phrase « c’est pas grave ça arrive, la prochaine fois ça marchera ». Beaucoup disent « oh c’est banal tu sais ». Oui mais quand « cette banalité » te tombe dessus, ce n’est plus une banalité mais une épreuve, à un certain niveau certes, mais une épreuve quand même.

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Suis-je prête pour la province ?

Cela fait quelques années, à peu près 4 ans, que je me tâte pour partir vivre en province. Oui mais où ? Grande question mais ce n’est pas la seule, mon principal soucis est de savoir si je suis vraiment prête à ce profond changement ?

Au début, il y a quelques temps, quand j’en parlais à Mister Big Parisien (oui j’ai envie de lui rajouter un qualificatif), il me répondait ainsi : « Hein ??? La province ? On part déjà vivre bientôt en banlieue alors la province je ne suis pas prêt ! ». Ah oui apparemment pour les parisiens Boulogne Billancourt est une ville de banlieue, mais pour les vrais banlieusards comme moi une ville collée à Paris avec le métro est un 21ème arrondissement de Paris, de plus notre ville rassemble tous les bobos du 16ème et du 17ème qui n’ont pu investir dans leurs chers petits arrondissements. Ensuite, quand Mister Big Parisien regardait le journal de 13h où des documentaires étaient diffusés sur les beuveries des férias, la coumcoum mania et les lotos dans les salles des fêtes en province, des perles de sueurs coulaient le long de son front et avec un regard d’angoisse il me disait : « stp stp, je ne veux pas vivre en province, je ne veux pas être un bouseux (larmes à l’oeil) ».

J’ai laissé passer du temps pour revenir à la charge avec notre Louloute qui grandissait et qui réclamait les sorties au parc en permanence, notre petit F2 qui nous coûtait les yeux de la tête et le fait que nous souhaitons un jour investir dans la pierre. Alors je ne sais pas si c’est venu de lui-même ou si j’ai réussi un lavage de cerveau, le fait est que Mister est plutôt ok sur le fait qu’une maison avec jardin ce serait plus sympa avec nos filles et que ce serait moins stressant de quitter la capitale. Et c’est vrai, je suis profondément convaincue que la vie à Paris et dans les villes limitrophes qui lui ressemble ne sont pas saines pour nos enfants. Trop oppressant, trop de bruit, trop de stress, trop de gens, trop de voitures et d’énervement. J’aspire à une vie plus calme, non loin d’une grande ville, mais avec beaucoup plus d’espaces verts que les squares qui nous entourent où tu attends 10 min au pied du toboggan pour que ton enfant puisse faire son tour après les 20 gamins qu’il y avait devant. Dès que nous en avons l’occasion nous prenons la voiture pour aller dans des villes plus paisibles.

J’aime quand même ma ville, je la découvre depuis bientôt 2 ans, j’ai tout à proximité. Sommes-nous prêts à ne plus nous faire livrer nos sushis et pizzas deux fois par semaine ? Je plaisante, c’est un cliché mais lisez le livre de Mademoiselle Caroline « Quitter Paris. Vous en rêvez ? Je l’ai fait. » c’est à mourir de rire. Nous fréquentons les parents d’élèves, nous avons développer un bon réseau social mais cela n’empêche pas le fait que j’aspire à une autre qualité de vie. Investir en banlieue parisienne n’est pas évident, et je ne veux pas dépenser une fortune pour une petite surface alors qu’avec le même prix je peux avoir maison et jardin.

A la question « où ? » là aussi nous n’arrivons pas à déterminer le lieu dans la mesure où nous ne connaissons pas beaucoup d’endroit. Nous avons listé quelques villes et régions : Bordeaux, Nantes, la Bretagne, Annecy. Sans grande conviction car il faut d’abord aller sur place pour se rendre compte directement. Annecy est la ville qui nous plaît le plus mais en terme de prix… Disons que ce n’est pas la plus abordable.

Peut-être nous pourrions trouver cette quiétude propre à la province dans des villes de banlieue parisienne ? Je pense souvent au département 78, du côté de Versailles, St Germain en Laye. Ou bien dans l’Oise… je ne sais pas, je ne sais plus.

Et vous, avez-vous sauté le pas ? quelles étaient vos raisons ?

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Ma soirée du 31 décembre 2014

 Depuis que Louloute est entrée dans notre vie, bizarrement hein, plus personne ne nous appelle pour fêter le jour de l’an. Alors cette année quand nous avons reçu le faire-part de mariage d’un ami, du collège, de Mister pour le 31 décembre nous nous sommes dit « youpi », nos enfants étaient également conviés. En plus l’idée d’un mariage à cette date était très sympa et originale.

Nous n’étions pas invités à la mairie mais à la cérémonie d’engagement laïque dans un château en Bourgogne. Une chambre était réservée dans celui-ci et nous étions également conviés à bruncher le lendemain. J’avais acheté une petite robe noire, simple mais efficace, Louloute avait une robe rouge à sequin, Chouchoute une petite robe mauve et Mister avait sorti le costume Boss pour l’occasion.

L’endroit était paisible. Les mariés étaient émus, les discours de chaque témoins, huit (oui c’était long) étaient franchement bien écrits et très drôles. La décoration du Château magnifique. Le repas était délicieux, tout le monde dansait, montait sur les chaises pour faire tourner les serviettes, des chansons avaient été écrites pour les mariés, plusieurs diaporamas ont défilé. Et à 23h50, tout le monde était attendu dehors pour admirer le feu d’artifice dont le bouquet final à minuit était somptueux. Le bal a ensuite été ouvert pour danser jusqu’à 6h environ. Après s’être déhanchés comme des fous, venait le moment de dormir dans cette grande chambre de château à la literie moelleuse. A 12h nous avons bruncher, puis pris la route. Voilà comment s’est déroulée cette soirée… il paraît… oui car les choses se sont déroulées bien différemment pour nous… comme à chaque fois… nous les chats noirs comme le dit souvent Mister.

Voilà comment nous avons vraiment vécu cette soirée.

Nous avons pris la route pour la campagne l’après-midi. Nous arrivons au Château et nous découvrons que notre chambre est au 3ème étage sans ascenseur, nous nous dirigeons vers l’escalier et là nous nous disons que ça va être la merde pendant deux jours à monter et descendre la poussette dans ces putains d’escaliers de château aux marches hyper larges en colimaçon.

Le 31 décembre, nous n’avions évidemment pas de nounous pour garder nos filles et là aussi apparemment nous étions les seuls. Heureusement une autre petite fille était présente pour jouer avec Louloute et une baby-sitter était prévue pour elles, mais Chouchoute était le seul bébé. Donc ça n’a pas loupé, des regards noirs et en coin dès que nous passions avec notre poussette. De toute façon les 3/4 de la salle étaient des couples sans enfant, aucune compréhension et compassion. Bref, arrive le moment du dîner et là c’est le drame : nous sommes placés sous l’enceinte avec le son à fond et notre charmant bébé prête à avoir les tympans explosés. En plus nous ne connaissions personne à notre table.

Le repas commence à être servi et je me sens d’un coup patraque. Je quitte la table à 22h pour me diriger en courant aux toilettes. C’était pas une gastro mais ça y ressemblait. J’ai chopé un coup de froid, normale en petite robe un 31 décembre où l’on te fait quitter le château pour les photos, le lancement des bougies dans le ciel et toutes ces conneries bah moi j’ai fini aux chiottes.

Comme les téléphones ne captaient pas dans ce Château, Mister faisait des allers-retours pour voir si tout allait bien. Non je vais crever !!! Par chance, si on peut parler ainsi à ce stade, c’était un mariage de médecins avec toute la promotion. Mister a donc réclamé des médocs pour me calmer.

Minuit, je regarde, toute seule, de la chambre, le feu d’artifice. Je dis « Bonne année » à mon bébé qui dort dans sa poussette, j’ai la larme à l’oeil, cette soirée c’est la loose. Louloute et Mister étaient aux premières loges, au moins ils ont pu en profiter. Je récupère ensuite Louloute qui nous explique que la baby-sitter était arrivée trop tard pour faire dîner les gosses donc elle n’a eu que des restes de poulet avec des chips à manger. Confirmation faite par cette jeune fille. Nous nous couchons tous, il caille, je suis malade, Louloute est fatiguée, Chouchoute dort déjà, Mister est rincé d’avoir monté les marches avec la poussette et puis juste raz-le-bol là. Mais… impossible de dormir, ce n’est pas un oreiller c’est un ballon gonflable sur lequel nous posons nos têtes. La nuque pétée, nous essayons de trouver le sommeil entre un cauchemar de l’une, un gémissement pour cause de perte de tétine de l’autre et mes allers-retours aux chiottes.

On se dit qu’on va se rattraper au brunch à 12h. J’arrive à faire patienter Louloute jusqu’à cette heure là car pas de petit déjeuner. Je demande à chauffer mon petit pot bébé et on me répond « nous n’avons pas de micro-onde juste un four électrique ». J’ai envie de les tuer. Pas grave j’ai une compote, heureusement. Quant au brunch, Louloute n’a rien pu manger car il n’y avait rien de sucré et va faire manger à un enfant de 5 ans du flan de légume, de la salade de riz et du jambon de pays en guise de petit déjeuner. On déjeune fissa et on part en direction de notre voiture, garée à perpète les olivettes , dans la boue, fatigués et affamés.

Et vous, comment s’est passé votre soirée du jour de l’an ?

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