Catégorie : DANS MON PASSE

Parce que parfois j’ai besoin de regarder dans le rétroviseur, ça fait du bien ou ça fait mal mais ça fait partie de ma vie.

La boum de Mady

 Ah les boums il y en a eu tellement … Ce moment de la semaine ou tu reçois un carton d’invitation (oui les portables n’existaient pas hein les anciens) et que tu attends le samedi avec impatience. Toute la semaine tu demandes à tes copines comment elles vont se fringuer, qui sera présent et avec quelle musique du moment va démarrer la boum « Simple et funky simple et funky l’esprit funky » « Et je lui ai mis la fièvre pendant des heures »  » Je danse le mia ! Pas de pacotille chemise ouverte chaîne en or qui brille ! » « Raggasonic dégaine cric boum bang sur le FN ».

Octobre 1995, Mady, une copine du collège fête ses 14 ans et la boum aura lieu le soir. Première boum du soir !!! Grosse négociation avec les vieux pour avoir la permission de minuit… Accordée. Re-négociation pour ne pas se taper la honte et que la daronne m’attende à l’angle de la rue et ne vienne pas sonner à la porte en venant me chercher (on habite en banlieue donc tes parents sont ton taxi)… Accordée mais pas respectée… La loose.

J’endosse une robe mini moulante avec des bandes noires sur les deux côtés et argentée côté pile et face. La boum démarre à 17h environ. Quand j’arrive toutes les nanas finissent de se préparer dans la chambre de Mady. Dans cette chambre je découvre des tas de fringues et de maquillage dispatchés partout, mais aussi mes copines avec la cigarette à la bouche. Étonnée, intriguée et attirée, je ne les imaginait pas fumeuses. L’une d’elle me propose d’essayer, je dis oui, à l’époque j’aurais essayé n’importe quoi tellement j’étais influençable. J’aspire, tousse, me marre, recommence, le ton de la soirée est donné : on va s’éclater

Sont présents les potes les plus populaires du collège mais aussi un groupe de gars qui nous semble, à moi et à quelques copines, totalement inconnus. Ils ne sont pas de notre collège, pas le look, nous on vient de l’école privé, eux ça se voit ils viennent de l’école publique. Ils ont un petit côté « gars des rues », si on avait été dans le film Grease ces gars auraient fait partis des T-Birds. Nous les nanas encore farouches nous les regardions avec curiosité et envie presque. Y a un petit décalage mais ça ne dure pas longtemps. Le son monte, il est bon, tout le monde danse, les parents de Mady ne sont pas là. Ils nous ont laissé le pavillon. Ce sont des parents cools hyper modernes et décontractés que tout le monde aurait voulu avoir (Genre la famille Walsh dans beveŕly hills). Il n’y a pas d’alcool juste des boissons softs, un peu de bouffe et des bonbecs a gogo.

C’est le moment des slows, un des gars de la bande « T-Birds » m’invite à danser. C’était sur une chanson de Lionel Richie « say you say me ». Juste un regard avant de se rapprocher et de s’enlacer pour danser. Je ne connais pas son prénom mais je le laisse quand même lover son visage dans mon cou. J’ai le cœur qui palpite et des papillons dans la poitrine. Je n’ai encore jamais embrassé un garçon et je sens que dans les secondes qui vont suivre ça va être maintenant. D’un coup nos visages se font face pour se pencher chacun de son côté et s’embrasser tout le reste de la chanson. Il avait un goût de citron, il venait de manger un carambar. 

Après le slow il me dit son prénom (il m’a quand même rouler une pelle donc c’était un minimum hein). Il s’appelait denyz. Il était turc. C’était mon premier baiser. Il me restait encore une heure avant de partir et on en profitait pour s’embrasser à en perdre haleine comme le font les ados débiles que je croise dans la rue et qui me font dire dans ma tête « si je croise ma fille se faire plaquer au mur de la sorte je lui colle un pain ».

Pleins de couples se sont formés à cette soirée, mémorable à mes yeux tellement l’ambiance était bonne. Mady, tu te souviens ? 

Minuit, Cendrillon doit rentrer chez elle mais pas sans se payer la honte, non maman a volontairement zappé le fait de venir me chercher à l’angle de la rue. Ding dong je suis la mère de Jul, la seule maman qui vient récupérer sa fille à la porte et fissa. Oui car mes parents n’étaient fans de ce genre de soirée.

Je rentre donc chez moi heureuse, différente et presque amoureuse. Oui ça n’a duré qu’une heure mais quand c’est the first kiss tu as l’impression que cela fait des semaines. J’ai peur que ce premier baiser se devine sur mon visage, que je vais me faire griller par mes parents. Je m’endors la tête pleine de rêves… J’étais loin d’imaginer que ce premier baiser allait être mon premier chagrin. Pendant que je dormais, la boum continuait de battre son plein et mon cher amant le prince charmant avait foutu le camp avec la Belle au Bois Dormant ! Une de mes copines en plus ! Vanessa… Que je t’ai détesté. Je l’ai su le lundi qui a suivi la boum, à la pause, Vanessa est venue me l’avouer et moi j’ai eu envie de la taper mais j’etais sous le choc. Pendant des semaines, il venait la chercher à la sortie du collège et moi je faisais comme si je ne voyais pas.

Des mois plus tard je m’étais remise de tout cela, à 14ans tu te relèves vite. Et des années plus tards je fréquentais de nouveau cette bande de mecs parce qu’en fait ils étaient super cools. 

C’était la meilleure boum, une ambiance au top, mes premières clopes et mon premier baiser. Merci mady. Ce souvenir restera à jamais lié à toi.

Et vous, avez-vous des souvenirs de boum en particuliers ?

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1794 Jours

J’ai écrasé ma dernière clope le 20 janvier 2010. J’ai dit au revoir à 13 ans de tabagisme. Pourtant ce jour là je ne savais pas encore que ce serait ma dernière cigarette…

J’ai commencé à fumer à l’âge de 14 – 15 ans. Première taf dans une boum (et quelle boum ! Merci Mady). Toutes les nanas commencent à fumer en cachette à cette période, les mecs aussi, on s’engraine un peu mutuellement. On fume dans la cour, en colo, chez les potes, partout où l’on peut se planquer car on aime cet interdit. Les premières tafs sont dégueulasses, ça tourne même la tête parfois, mais on se dit qu’à force on finira bien par s’habituer au goût. Et malheureusement c’est ce qu’il se passe. Vite accro, je suis passée de 2 cigarettes par jour, à 10, puis 15, pour finir à 1 paquet par jour et cela jusqu’à mes 28 ans. C’était des Fortuna, les rouges… souvenirs souvenirs.

Ah la clope !!! J’adorais ça. Clope rimait avec potes, soirées arrosées, détente et plaisir. En plus à l’époque on pouvait fumer partout, intoxiquer tout le monde sans se poser de question. Ah la bonne époque ! Mon père m’avait chopé deux fois avec un paquet, la première fois en le barritant « c’est pas mon paquet c’est celui d’une copine, je lui garde… (prends moi pour un con) » ça avait marché, la deuxième fois un peu moins mais il ne pouvait rien y faire, j’étais accro et surtout majeur à ce moment là. Au début j’avais le droit de fumer seulement dans ma chambre et puis au fur et à mesure du temps, très rapidement, j’étais une fumeuse reconnue dans la maison (de toute façon mes parents étaient fumeurs alors camembert).

Mai 2009, je tombe enceinte mais ce n’est pas pour autant que je prends la décision d’arrêter de fumer. Non je diminue seulement ma consommation, passant d’un paquet à 5 cigarettes par jour. Ce n’était pas évident au début mais les hormones de grossesse me faisaient diminuer naturellement mon taux de consommation jusqu’à carrément me dégoûter (les traitres). A 7 mois de grossesse je ne fumais plus. J’ai tout de même rallumer quelques cigarettes le 20 janvier 2010 quand j’ai appris le décès de mon père. Ce fut mes dernières.

Mais après l’accouchement, la toxico droguée à la nicotine que j’étais s’est réveillée, j’avais de nouveau envie de fumer. Et pas de bol, j’habitais au dessus du tabac, alors imagines la lutte psychologique contre moi tous les jours : « non non je ne rentrerai pas dans le tabac, non non je ne le regardes même pas, même pas mal ». Vous connaissez la pub pour le fromage Boursault « Demain, j’arrête » ? Et bien moi c’était tous les jours « allé, demain je reprends ». Comment j’avais trop envie !!!! Parce que pour moi la cigarette me détendait, j’avais l’impression que cela réglerait les angoisses que j’avais à ce moment là. Et ça a duré comme cela pendant deux ans, deux ans où le sevrage a été difficile jusqu’au jour où je n’y ai plus jamais repensé. Il faut beaucoup de volonté, les vrais fumeurs savent.

Il y a quelques jours, un gars dans la rue me demande où se trouve le tabac le plus proche. Et là… gros blanc… aucune idée. Impossible de lui dire où l’on peut trouver un tabac proche de chez moi. Je crois bien que je dois passer devant des tabacs chaque jour mais n’étant plus fumeuse je ne fais même plus attention à cela. Alors qu’à l’époque j’étais capable de te donner les adresses de tous les tabacs à la ronde et même des épiciers ou stations services de banlieue qui vendaient des clopes le dimanche ou tard le soir. Car ouai quand tu es fumeur, que tu t’aperçois qu’il te reste deux clopes un dimanche, des gouttes de sueur coule le long de ton visage et tu es prêt à frapper chez n’importe qui pour qu’il te file une clope.

En faisant le calcul, voilà ce que j’ai gagné à peu près en arrêtant de fumer :

9867 € (maintenant que je l’écris je me dis que j’aurais dû les mettre de côté chaque jour, je serais partie dans les îles cet hiver). 

35880 cigarettes en moins depuis mon arrêt.

+274 jours de vie (je vais pouvoir prendre la tête à Mister plus longtemps)

Arrêter de me cailler sur les balcons ou trottoirs quand la clope n’est pas autorisée (aujourd’hui je suis la chieuse qui te dit de fumer dehors).

– Ne plus avoir un goût de cendrier froid dans la bouche.

– Des murs qui restent blancs dans l’appart et pas jaune pisseux.

– Des doigts propres, sans dépôt de nicotine jaune.

Oui, aujourd’hui je suis fière de fêter avec vous mes 1794 jours sans tabac ! Et pourvu que cela dure…

Et vous, avez-vous réussi à arrêter de fumer ?

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Souvenirs de rentrée scolaire

C’est la rentrée des classes, la deuxième pour ma Louloute qui rentre chez les moyens en maternelle. L’année dernière était un moment bien plus émouvant. Je la revois avec sa robe rose, sa petite tresse et son sac à dos violet sur les épaules prête pour faire ses premiers pas à l’école. Habituée à la collectivité, elle n’était pas effrayée, attendant sagement en donnant la main à Mister que la porte de l’école s’ouvre. Sous le préau étaient affichées plusieurs listes, nous apprenions que Louloute était dans la classe des Cactus (C’est une école avec un projet pédagogique sur la biodiversité). Nous découvrions sa première maîtresse et le programme de sa première année d’école.

Donc cette année, il s’agit d’une formalité. Louloute a retrouvé ses copines, elles sont dans la même classe, excitées de se retrouver et de réitérer les bêtises de l’année dernière ensemble. A peine arrivée dans sa classe, elle nous a très vite délaissé pour des crayons de couleurs. Nouvelle maîtresse, nouvelle classe et nouvelles activités.

J’ai toujours aimé la rentrée scolaire, cette excitation de retrouver les copines après deux mois de séparation, de raconter nos vacances, de découvrir les profs, qui sera dans la classe …

J’ai deux agréables souvenirs de rentrée scolaire qui resteront ancrés dans ma mémoire.

Le premier souvenir date de mon entrée au CP. Nous venions de quitter Aulnay-Sous-Bois pour emménager dans un village du 95 entre Gonesse et Goussainville. J’étais très triste de ne pas être dans la même école que mes copines de maternelle car nous étions déjà très proches malgré notre jeune âge. J’étais dans la cour avec ma mère, je découvrais que j’étais la seule nouvelle de la classe. Les autres étant déjà ensemble dès la maternelle, je voyais la complicité et les liens qui étaient déjà tissés entre les enfants et je me sentais un peu seule et toute timide. Mais une fille est arrivée, elle s’appelait Charlen, elle s’est approchée et m’a demandé : « salut, tu es nouvelle ? tu t’appelles comment ? viens je vais te présenter à tout le monde n’aie pas peur ». Et à ce moment, toutes mes inquiétudes se sont dissipées. J’ai été parfaitement intégrée et je garde un excellent souvenir de cette année de CP. La chance de cette école est que nous étions de petits effectifs et que nous sommes restés le même groupe jusqu’au CM2.

Le deuxième souvenir date de mon entrée au collège en 6ème. Je quittais l’école primaire mais aussi tout mes copains et copines car ces derniers allaient au collège public et de mon côté mes parents avaient décidé de m’inscrire au collège privé à Villiers-le-Bel. Retour vers l’inconnu et cette fameuse inquiétude « vais-je me faire des copines ? » J’entre dans ma classe, 6ème C, je m’installe au fond de la classe, la dernière table, rangée de droite. Pas très courageuse, je n’allais certainement pas m’installer au premier rang. Une fille s’assoie à côté de moi :

– « Je peux m’assoir ? »

-« oui ».

Silence…. On ne se regarde pas, on ne se parle pas encore. La prof principale distribue les carnets de correspondance et nous demande d’inscrire nos noms dessus. Je regarde furtivement le nom de ma voisine et réagit.

– « Tu fais de la danse ? »

-« Oui, toi aussi ? »

– « Oui, je te connais ».

– « Moi aussi ».

En effet, Carole, son prénom, faisait de la danse dans le même conservatoire que moi mais nous n’étions pas dans le même groupe.

C’est à partir de ce jour là que « un beau roman d’amitié qui commence entre nous deux …. lalalala », oui parce que Carole est devenue ma meilleure amie jusqu’à aujourd’hui. Elle est la marraine de ma fille, j’ai été son témoin de mariage et nous avons et nous aurons encore pleins de bons moments à partager ensemble.

J’adore la rentrée scolaire, l’odeur des nouveaux cahiers, du cartable, le sourire encore lisible sur les lèvres des enseignants car pas encore au bord du craquage, les enfants heureux de se retrouver, les parents aussi ravis de se revoir, la découverte du programme de l’année et le récit de la première journée en ayant hâte d’être à demain pour retrouver les copains.

Et vous, vous en gardez un bon souvenir ?

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