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Cela fait déjà 5 mois que j’ai retrouvé le chemin de l’école dans le cadre de ma titularisation suite à un concours de la fonction publique. Qui dit école, dit cours, dit profs, dit révisions, dit évaluations et dit notes. J’ai beau travailler comme une forcenée, je comprends les cours, bon il y a des matières avec lesquelles j’ai des difficultés, mais en somme ça se passe bien. Il se trouve que j’ai raté ma première évaluation, j’ai eu une note en dessous de la moyenne. J’ai paniqué et perdu mes moyens durant l’épreuve.

Dans cette école de formation, nous ne sommes que des adultes de 25 ans à 45 ans environ. Mais nous sommes assez infantilisés par le système : passage par le service pédagogique en cas de retard, absence à justifier, lever le doigt pour aller aux wc, les portables dans le sac et éteint… Alors évidemment avec ma mauvaise note, j’ai été convoquée… J’ai eu l’impression d’avoir de nouveau 16 ans quand j’ai atterri chez le dirlo parce que j’avais teint mes cheveux en vert gazon. Face à moi une responsable pédagogique et mon professeur principal. Ils me questionnent sur ma motivation, mes contraintes de transport et de famille et mes lacunes. Je ressors de cet entretien encore plus motivée. Mais ma mauvaise note trône au-dessus de ma tête, elle me fait douter de moi, elle me donne l’impression d’être débile. Heureusement j’ai réussi un oral collectif et ma deuxième évaluation. Il me reste encore une épreuve écrite et un oral individuel comme au bac : tu tires un sujet au sort, 30 minutes de préparation et hop devant le jury. C’est bête mais cette note m’a chamboulé et me hante. J’en parle tous les jours, je ne cesse de dire que je vais finir au rattrapage, oui car si je n’ai pas la moyenne à la fin de l’année, il y a le rattrapage. Je vous l’ai dit, c’est vraiment l’école.

Cette position me ramène des années en arrière, j’étais au lycée privé à Sarcelles. Cela ne se passait pas très bien, je n’étais pas motivée et pas mature. C’était en classe de 2nd générale. J’ai effectué deux fois ce cycle. Ma première année n’a pas était simple, je n’avais pas le niveau, et sur quarante élèves nous étions cinq environ à obtenir des notes en dessous de la moyenne. Les autres étudiants nous montraient souvent du doigt et les moqueries sur notre éventuelle direction vers un BEP allaient bon train. Cette année fut un échec, et je redoublais dans l’espoir de réussir enfin le passage en classe de 1ère. Mais mon redoublement n’était pas bénéfique, je m’accrochais pourtant en continuant d’être sérieuse et en travaillant doublement. Mais les résultats n’étaient toujours pas au rendez-vous. De plus, j’étais dans un établissement élitiste, de ce fait quand quarante élèves réussissaient et que seulement une petite dizaine n’arrivaient pas à suivre le rythme les professeurs ne s’attardaient pas sur notre sort. Il fallait respecter le pourcentage de réussite au Baccalauréat et l’image de marque du lycée. Pour cela rien de plus simple, réorientation à la fin de ma deuxième année de 2nd générale vers un BEP secrétariat, avec quelques commentaires pas très encourageants de la part de certains professeurs : « Tu n’es pas douée, tu finiras en BEP esthéticienne ». Difficile à entendre quand nous sommes dans une période d’adolescence où la recherche identitaire est présente. Mon sentiment à ce moment était la honte surtout, car j’entendais souvent dire que les lycées professionnels étaient destinés aux élèves ayant beaucoup de difficultés, voire à la limite de la nullité. D’ailleurs je me sentais nulle, et je me dirigeais dans une voie qui ne me plaisait pas spécialement mais je n’avais pas le choix car c’était le seul établissement près de chez moi et le seul qui avait accepté de m’inscrire si tard, en juillet. J’avais perdu confiance en moi, déçu et inquiété mes parents, et mes projets d’études supérieures devenaient flous. Il m’a fallu du temps pour comprendre que je pouvais réussir moi aussi puisque je suis titulaire d’un BAC +4, je suis allée à la fac, mais la peur d’un autre échec est toujours présente. La preuve, je recommence à douter de moi.

Et vous, vous avez connu la peur de l’évaluation et des notes ?

Jul’

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