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L’annonce du bébé

Il y a 6 ans nous annoncions l’arrivée de notre future Louloute à ma belle-famille. Ce fut des cris et des larmes de joie dans tous les sens, des embrassades à n’en plus finir, des félicitations, des pétages de bouchons de champagne… Nous étions tous heureux. Ah oui comme j’aurais aimé que cela se passe ainsi. Mais NON ! Ce fut tout le contraire.

Enceinte de huit semaines, Mister et moi décidons d’annoncer à sa famille l’heureux évènement. Il a la trouille et ne sait pas encore comment s’y prendre. De mon côté, je l’ai dit à mes parents le jour où j’ai su que j’étais enceinte, je les ai appelé (ils sont de La Rochelle), pas de chichis entre nous, pas besoin d’envoyer un faire-part ou de le publier au journal, chez nous les choses se font simplement. Et évidemment ils étaient super contents pour nous. Mister savait que pour sa famille, les choses ne seraient pas aussi simple mais je ne m’attendais franchement pas à une telle réaction.

Nous arrivons pour dîner un soir de juin 2009 chez la mère de Mister. Je suis un peu stressée et Mister beaucoup, non en fait énormément. A table il y a sa mère, son beau-père, son frère et sa future femme. Nous sommes à l’entrée que je sens le genoux de Mister à côté de moi trembler. Nous parlons de banalité « passes-moi le sel, ça va le boulot ?, il fait chaud en ce moment, … ». Arrive le plat, je sens que Mister essaye d’ouvrir la bouche pour dire la fameuse phrase, mais rien ne sort. On se regarde, je commence d’ailleurs à appuyer mon regard pour lui faire comprendre qu’il faut cracher la valda. Et finalement au dessert, entre la poire et le fromage, Mister lance « Bon avec Jul on a quelque chose à vous annoncer : voilà Jul est enceinte de 8 semaines ». Alors là, ce fut le plus long silence de ma vie. Heureusement que ma Belle-mère était déjà assise, sinon elle se serait effondrée. Seuls ses bras sont tombés, véritablement. Son frère et son beau-père n’ont pas dit un mot. Et la première phrase que ma Belle-mère a choisit de prononcer c’est « Ah quand même huit semaines, bon… » Euh bravo, félicitations, pleins de bonheur non ??? Ces mots sont plus appropriés quand même.

Ce fut terrible, personne ne nous a félicité ni embrassé. Ce fut un florilège de paroles telles que « Vous n’êtes pas mûrs du tout tous les deux, mais bon. Et bien mon fils va être papa, bon ». Puis elle vient me voir en aparté et me dit « Tu sais tu attends un bébé mais Mister restera toujours mon bébé ». Je n’ai rien su dire. Je suis restée muette toute la soirée tellement cette réaction m’a paru insensée.

Évidemment je suis rentrée chez nous en pleurs. Mister était déçu, lui qui espérait faire un café à sa mère pour lui annoncer comme dans la pub du café Grand-mère. Mais Mister n’a rien dit encore une fois et même aujourd’hui il ne lui a jamais fait la remarque. Si mes parents avaient réagi ainsi, j’aurais pris Mister part le bras et on se serait cassé. Je n’aurais jamais laissé passer un truc pareil.

Comment s’est passée l’annonce de votre grossesse à votre entourage ?

Jul’

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Femme des années 80

 

Je suis une « femme des années 80 mais femme jusqu’au bout des seins, ayant réussi l’amalgame de l’autorité et du charme ». Ah la musique des années 80, quelle belle époque, avec des chanteurs au look dont le mélange des couleurs est parfois improbable mais surtout avec des clips mémorables. Je vous dévoile les chansons des années 80 qui m’ont le plus marqué (oui j’ai une playlist pour cette catégorie).

Début de soirée – Nuit de folie (clip)

  Félix Gray – La Gitane. -HD

 Kaoma – Danca Tago Mago

Allé, je reviens vous voir bientôt pour les années 90. Bon lundi de Pâques à tous !

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1 femme sur 3

« 1 femme sur 3 » m’a t-elle dit avant que je sorte en larmes et abasourdie de son cabinet. Entre Louloute et Chouchoute il y a eu une douleur.

J’arrête la pilule et je tombe enceinte deux mois plus tard, comme pour Louloute et Chouchoute j’ai la chance d’être très fertile. Nous sommes en avril 2013 quand j’apprends cette nouvelle. Je suis heureuse que ce soit arrivé si vite. Mister est un peu sur la réserve de cette annonce rapide, lui qui se sentait encore moins prêt que pour notre premier enfant, il n’arrive pas à exploser de joie. Je ne dis rien à personne, c’est trop tôt, pourtant je meurs d’envie de le dire à notre Louloute mais je ne le fais pas, je tiens bon. J’ai l’odorat qui se développe, un ventre qui grossit déjà mais aucune douleur aux seins, rien. Je sens que quelque chose ne tourne pas rond en moi, une intuition. Mister me dit que je m’angoisse pour rien, mais je ressens une drôle de sensation.

J’ai rendez-vous chez ma gynéco pour l’écho de datation. J’y vais seule, Mister s’occupe de notre fille. Je me déshabille et m’installe. J’attends de savoir que pour le moment tout va bien. Elle calcule le terme en avance et me dit que ce sera pour le 25 décembre 2013. Elle m’examine mais elle me dit qu’elle ne voit rien car je suis venue une semaine trop tôt. Ok pas de soucis, nous reprenons un rendez-vous pour la semaine qui suit. Je reviens donc, toujours seule, j’ai hâte, je suis excitée, j’appréhende et j’espère que tout ira pour le mieux. Je ne savais pas à ce moment que cela pouvait m’arriver, que cette annonce allait me mettre un coup tel un hypercut sur un ring de boxe : « Madame, il y a bien un sac mais sans embryon. Vous avez un oeuf clair ». Il s’agit en fait d’une grossesse non-évolutive. On a tous les symptômes de la grossesse mais l’embryon ne se développe pas. Mon corps devient lourd, je suis sonnée, les larmes coulent à flot. « C’est très courant, ne vous inquiétez pas, cela arrive à 1 femme sur 3. A mon avis, vous allez l’évacuer seule, sans prise médicamenteuse ». Je n’y crois pas, je me dis qu’elle se trompe, que cela n’arrive qu’aux autres pas à moi ce n’est pas possible. Je me rhabille en essayant de ne pas tomber tellement je me sens vide. On fixe un rendez-vous la semaine suivante pour faire le point.

Voilà, je quitte son cabinet, les bras tombants, seule dans Paris, je me trompe de chemin pour rentrer chez moi. J’appelle Mister en pleurs pour lui annoncer cette triste nouvelle. Il compatit. J’arrive à l’appartement et je sèche mes larmes avant de rentrer. Il ne faut pas que Louloute me voit ainsi. Alors en entrant, je souris, je protège ma fille de ce chagrin. Nous sommes un vendredi soir, je fais les cents pas dans notre petit appartement, je ne tiens pas en place, je reproche à Mister d’être à peine touché, il n’était pas prêt je l’avais senti, il me dit qu’il va expliquer à son chef ce qu’il vient de se passer pour justifier son côté « tête ailleurs » en ce moment, alors que cela n’a rien à voir, j’accuse le coup. Plus tard, il avouera avoir fait une erreur de s’être servi de cette douleur. Le lendemain matin je prends la décision de faire garder louloute par sa grand-mère et j’appelle un couple d’amis pour les voir le soir. J’ai besoin d’air, de me changer les idées et je sais que chez nos amis nous passerons une bonne soirée à rire et boire du vin. Nous ne leur disons rien de la situation. La soirée était très sympa, il y avait un autre couple et une femme célibataire triste de sa rupture mais le vin et nos hôtes étaient parfaits, tout le monde riaient, comme à chaque fois que nous sommes avec eux. Merci a eux, ils ne le savaient pas mais cette soirée a été nécessaire.

Deux semaines après, mon ventre continue de grossir et rien ne s’est passé depuis. La gynécologue m’examine de nouveau et me dit subitement : « il y a un embryon finalement. Mais avec un retard de développement de plus d’un mois… Je ne vois pas de coeur battre. » Je n’imaginais pas une nouvelle annonce aussi terrible. J’avais l’impression de ne pas m’en sortir. « Vous voulez un médicament pour aider l’évacuation ? » (ce sont les termes médicaux). Je réponds non pour le moment, j’ai rendez-vous à l’hôpital Necker, je verrai avec eux. Je n’en aurai jamais l’occasion finalement.

Le 27 mai 2013, au travail, pendant une conversation avec une collègue, je ressens des contractions douloureuses, j’ai senti que c’était fini. Je continuai de parler comme si de rien n’était dans le couloir du service où je travaillais alors que ma tristesse partait. Aucun de mes collègues ne s’est aperçu de quoique ce soit. Je préfère que tout se soit passé au travail et pas chez moi. J’étais soulagée que ce soit la fin car durant ce mois je continuais d’avoir les symptômes de grossesse avec le ventre qui s’arrondissait alors que rien ne pouvait évoluer en moi. Il s’est passé presque un mois, de très longues semaines, entre l’annonce de cette triste nouvelle et la libération, oui parce que sur la fin ce fut un soulagement, il fallait que cela se termine.

Je n’en ai parlé qu’à très peu de personnes jusqu’à aujourd’hui. Nous avons fait le choix de ne pas en parler à nos amis ni à nos familles. Personne n’en a jamais rien su, cette douleur nous appartenait mais aujourd’hui j’ai envie de l’écrire. Et surtout je ne voulais pas entendre cette phrase « c’est pas grave ça arrive, la prochaine fois ça marchera ». Beaucoup disent « oh c’est banal tu sais ». Oui mais quand « cette banalité » te tombe dessus, ce n’est plus une banalité mais une épreuve, à un certain niveau certes, mais une épreuve quand même.

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