Étiquette : Femme

Dark Vador

Cela fait un mois que j’ai repris, durement, le chemin de l’école dans le cadre d’une formation, très dense, pour mes futures fonctions. Le rythme de la scolarité (position statique sur une chaise toute la journée, éveil permanent face aux profs, devoirs à faire à la maison), le trajet via les transports en commun (1h15 quand tout va bien matin et soir), ajoutés à cela mon deuxième métier (celui de maman) en fin de journée,  le tout forment une combinaison qui ont engendré un niveau de fatigue important dans ma vie déjà bien remplie.

Vous me direz que je peux récupérer la nuit en dormant ? Comme j’aimerais bien mais ce n’est pas le cas. Vous vous souvenez peut-être de mon article concernant les ronflements de Mister ? Certes, depuis qu’il porte un masque pour cause d’apnée du sommeil, je n’ai plus l’impression de m’endormir à la porcherie. Mais ce petit appareil, tout petit qu’il est, produit un bruit de hotte aspirante. Vous savez celle que vous allumez quand vous cuisinez pour aspirer les mauvaises odeurs. Le bruit démarre doucement puis d’un coup dans la nuit, je ne sais pas pourquoi, le tube relié au masque de Mister se dérobe provoquant ainsi une fuite et là c’est le drame : Dark Vador est allongé à côté de moi. Le même bruit de respiration intense, j’ai l’impression qu’à tout moment Mister va ouvrir les yeux et me dire : « Je suis ton père ! ».

Cela se produit environ deux fois par nuit, on rajoute à cela que Chouchoute pleure environ deux à trois fois dans la nuit parce qu’elle a perdu sa tétine et ça donne une femme exténuée, limite zombie au réveil qui avale de la vitamine C au petit déj’ en espérant que le slogan indiqué sur la boîte « libération prolongée » tiendra son engagement. Je rêve d’une nuit sans bruit. La dernière fois que j’ai vraiment dormi sans être réveillée c’était en janvier 2015 quand j’ai abandonné homme et enfants pour un week-end entre filles à Center Parc.

Je sais que cet appareil n’est pas pratique pour Mister, il ne peut pas se retourner à son aise dans le lit et le matin à son réveil il a la marque de l’elastique incrusté dans la peau de ses joues, si bien que ses collègues de travail lui ont demandé s’il venait de se réveiller car il était marqué par l’oreiller. Cependant, vous n’imaginez pas le calvaire que c’est, je suis si épuisée. Va falloir trouver une solution car je ne compte pas faire le remake de Star Wars pendant des années. Avec le temps et la fatigue marquée sur mon visage je risque plus de ressembler à Maître Yoda qu’à la Princesse Leia.

Jul’

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La fonctionnaire

Aujourd’hui j’ai envie de pousser un coup de gueule et de me lâcher sur mon clavier. Ma fille est partie cet été en colonie de vacances. Le paiement de ce séjour pouvait se régler en une fois ou plusieurs fois. J’ai choisi un paiement en trois fois. Notre mairie a instauré un système de paiement en ligne sauf, apparemment, pour les paiements en plusieurs fois. Il faut donc se pointer à la mairie, prendre un petit ticket et attendre qu’on nous appelle. J’avais déjà réglé une première mensualité.

Je me pointe à la caisse de la mairie prête à régler ma deuxième échéance. Je prends un ticket et arrive à la caisse. La dame peut souriante mais encore aimable me demande « Vous avez votre facture sur vous ? » « Non désolée, je ne l’ai pas sur moi, je l’ai oublié » (Premier haussement de sourcils de la part de Madame) « Ok, votre numéro de famille ? » « Désolée, je ne le connais pas, mais par contre je connais mon nom de famille et je peux vous le donner » (Deuxième haussement de sourcils avec soufflements) « Bon c’est exceptionnel, la prochaine fois je vous refuserai ! ». Là, ça a commencé à me gonfler, je viens payer, donner de l’argent hein, c’est pas comme si je demandais un pauvre renseignement. Ensuite, elle me demande de régler la totalité, je lui ré-explique que je paie en trois fois, que j’ai déjà versé une première partie comme elle peut le voir sur son écran et que je veux payer la deuxième partie et elle me répond : « Ok et donc vous voulez payer combien alors ? » (sur un ton exaspéré) « Bah la moitié du montant que vous venez de m’annoncer… » Et là attention ! Gros effort de sa part, elle hausse les sourcils, souffle fort d’exaspération, elle doit prendre sa calculette qui est à côté de sa main pour faire une division. Et oui, je suis pénible, à cause de moi elle doit faire une tâche en plus qui dépasse les tâches déjà attribuées.

Comme je commence à la trouver méprisante, je lui dit que si le paiement en ligne était accessible il n’y aurait pas ce genre de désagrément et je lui demande d’arrêter les hostilités car elle me répète deux fois que la prochaine fois elle n’acceptera pas mon paiement. Elle ne tolère pas ma remarque alors que je reste polie avec un ton neutre. Je pianote mon code bancaire et j’entends qu’elle dit entre ses dents « quelle connasse ». Alors là, énervée, je lui dis : »Hey, j’ai entendu là ». Étonnée puis finalement me regarde méchamment, elle me soutient qu’elle n’a rien dit et que je ne vais pas bien. On en reste là, il n’y a pas de témoin, ça ne sert à rien d’aller plus loin. Je ne pense pas avoir mal entendu mais on ne sait jamais…

Je me tire car à part perdre mon sang froid il valait mieux partir. Énervée, je téléphone à Mister qui me dit que ça ne sert à rien d’avertir qui que ce soit. Et ça aussi ça m’énerve. On vit dans une société, en France, où l’on ne fait rien quand une personne ne respecte pas les gens ou ne fait pas son travail correctement. Je rappelle qu’un fonctionnaire a une obligation envers les usagers, j’en parle à connaissance de cause puisque je le suis également. Ce qui m’énerve c’est de savoir à quel point certaines personnes ne dépassent pas le cadre de leurs petites tâches. Mon dieu je dois prendre ma calculette ou bien chercher par un nom plutôt qu’un numéro. Je suis sidérée par tant de mauvais esprit. Il y a tellement de gens qui souhaiterait occuper ces fonctions. Comment voulez-vous que les personnes qui ne sont pas fonctionnaires pensent autrement de nous avec cet état d’esprit ? 

Voilà, c’était mon coup de gueule !

Jul’

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C’est l’angoisse

Depuis la mort de mon père, il y a 5 ans et demi, j’ai développé des crises d’angoisses dont l’intensité peut varier. D’une nature déjà angoissée et stressée, je suis une jeune femme plus sensible à la contrariété et lorsque je n’exprime pas ces contrariétés ou ces craintes oralement, mon corps réagit pour s’exprimer de lui-même.

J’ai vécu une période très difficile après le décès de mon père, les crises d’angoisses sont montées crescendo durant deux ans. Cela a commencé par des crises de tremblements puis de raidissements, on appelle cela des crises de tétanies. Mes membres se tétanisaient, ma mâchoire se serrait, j’avais l’impression de perdre le contrôle de mon corps et de mourir. Pour calmer ces crises, j’ai du prendre des cachets de Lysanxia, à faible dose heureusement, mais cela permettait d’apaiser rapidement les crises en 30 minutes. Au préalable, Mister appelait à chaque fois le SAMU, pour qu’un médecin me calme au téléphone. On doit connaître mon numéro par coeur. Puis, sous l’effet du cachet, me rendant un peu groggy, Mister me lisait une histoire Disney de notre Louloute pour m’endormir. Ca paraît ridicule, mais sans ces histoires je ne m’endormais pas. Ces crises sont difficiles pour moi mais aussi pour Mister, qui se sent démuni face à ça, et je pense que ce doit être dur pour lui de me voir ainsi. Cette réaction se fait plus rare, cela m’arrive deux à trois fois dans l’année contre trois à quatre fois par semaine il y a 5 ans.

Après les crises de tremblements, j’ai ensuite eu des crises d’étouffement. Cela se traduit par la gorge qui me gratte, le cou devient rouge, un excès de salivation qui fait que je tousse beaucoup avec des glaires coincés dû à l’excès de salivation. Cette crise peut durer des heures. C’est une sensation très désagréable. Cela m’arrive encore d’avoir ce genre de crise mais j’arrive mieux à les maîtriser, elles durent moins longtemps.

Ensuite, durant ma seconde grossesse, j’ai développé une autre forme de somatisation. Toutes les pensées négatives, les craintes et les contrariétés que j’ai enfoui en moi sont ressortis sur mon corps. J’ai eu des plaques de boutons qui démangeaient sur tous le corps sauf sur le visage. Je devais même parfois me lever en pleine nuit pour prendre une douche froide sur mes jambes pour arrêter l’envie de me démanger. Un dermatologue m’a dit qu’il s’agissait certainement d’un lichen plan. C’est une maladie inflammatoire touchant la peau liée au stress. Avec la sérénité suite à la naissance de Chouchoute, les plaques se sont dissipées sauf à deux endroits. Il me reste une plaque sur un tibia et un peu dans le cuir chevelu. Dès que j’évoque un sujet qui me stresse, je me gratte intensément le tibia parfois jusqu’au sang.

Depuis que nous sommes revenus de nos vacances au Lac d’Annecy, je fais parfois des crises d’angoisses, souvent le soir. Elles sont difficiles à gérer et m’effraient. J’ai la gorge qui se noue, qui se serre, j’ai l’impression que je vais étouffer, un point fort me fait mal entre la poitrine. Il me faut beaucoup de concentration, de distraction et de respiration pour les faire passer. Je déteste quand elle arrive car j’ai l’impression que je vais mourir.

Je ne prends plus de médicaments depuis la grossesse de Chouchoute, je ne veux plus en prendre car les crises interviennent heureusement moins souvent et il y a un risque de dépendance, je l’ai été à un moment donné. La seule chose qu’il me faut pour que cela passe c’est un bol d’air et me coucher. Mais quand ça m’arrive au travail c’est difficile d’aller me reposer, et puis j’essaie de ne pas le crier sur les toits.

Vous l’aurez compris, je suis une grande angoissée, j’aimerais que cela cesse, si je pouvais trouver la formule magique… Et ça ne sert à rien de me dire « Mais c’est dans ta tête tout ça ! », oui merci je sais mais c’est pas ainsi que ça se soigne. C’est très contraignant de vivre ainsi, car dès que je sors au restaurant, en soirée avec des amis ou quand je suis au travail, j’ai peur que cela m’arrive, et l’angoisse amène les crises, ça devient un cercle vicieux car j’ai peur d’avoir peur. Par contre, j’ai réussi à ne jamais faire de crises devant mes filles, je pars dans ma chambre s’il le faut, mais Mister, lui il se prend tout ça en pleine face, c’est épuisant pour lui aussi psychologiquement.

Et vous, faites-vous des crises d’angoisses et avez-vous réussi à les arrêter ?

Jul’

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