Étiquette : Grossesse

Mon premier séjour à la maternité

maternité
Pixabay

J’ai besoin de vous en parler, cela fait des mois, même des années que je veux écrire ces mots. Avant d’être enceinte de Louloute, j’imaginais que tout se passerait comme dans les films : des médecins à l’écoute, des sages-femmes et autre personnel médicale aimable, un séjour à la maternité en mode bisounours quoi. (suite…)

Rendez-vous sur Hellocoton !

L’annonce du bébé

Il y a 6 ans nous annoncions l’arrivée de notre future Louloute à ma belle-famille. Ce fut des cris et des larmes de joie dans tous les sens, des embrassades à n’en plus finir, des félicitations, des pétages de bouchons de champagne… Nous étions tous heureux. Ah oui comme j’aurais aimé que cela se passe ainsi. Mais NON ! Ce fut tout le contraire.

Enceinte de huit semaines, Mister et moi décidons d’annoncer à sa famille l’heureux évènement. Il a la trouille et ne sait pas encore comment s’y prendre. De mon côté, je l’ai dit à mes parents le jour où j’ai su que j’étais enceinte, je les ai appelé (ils sont de La Rochelle), pas de chichis entre nous, pas besoin d’envoyer un faire-part ou de le publier au journal, chez nous les choses se font simplement. Et évidemment ils étaient super contents pour nous. Mister savait que pour sa famille, les choses ne seraient pas aussi simple mais je ne m’attendais franchement pas à une telle réaction.

Nous arrivons pour dîner un soir de juin 2009 chez la mère de Mister. Je suis un peu stressée et Mister beaucoup, non en fait énormément. A table il y a sa mère, son beau-père, son frère et sa future femme. Nous sommes à l’entrée que je sens le genoux de Mister à côté de moi trembler. Nous parlons de banalité « passes-moi le sel, ça va le boulot ?, il fait chaud en ce moment, … ». Arrive le plat, je sens que Mister essaye d’ouvrir la bouche pour dire la fameuse phrase, mais rien ne sort. On se regarde, je commence d’ailleurs à appuyer mon regard pour lui faire comprendre qu’il faut cracher la valda. Et finalement au dessert, entre la poire et le fromage, Mister lance « Bon avec Jul on a quelque chose à vous annoncer : voilà Jul est enceinte de 8 semaines ». Alors là, ce fut le plus long silence de ma vie. Heureusement que ma Belle-mère était déjà assise, sinon elle se serait effondrée. Seuls ses bras sont tombés, véritablement. Son frère et son beau-père n’ont pas dit un mot. Et la première phrase que ma Belle-mère a choisit de prononcer c’est « Ah quand même huit semaines, bon… » Euh bravo, félicitations, pleins de bonheur non ??? Ces mots sont plus appropriés quand même.

Ce fut terrible, personne ne nous a félicité ni embrassé. Ce fut un florilège de paroles telles que « Vous n’êtes pas mûrs du tout tous les deux, mais bon. Et bien mon fils va être papa, bon ». Puis elle vient me voir en aparté et me dit « Tu sais tu attends un bébé mais Mister restera toujours mon bébé ». Je n’ai rien su dire. Je suis restée muette toute la soirée tellement cette réaction m’a paru insensée.

Évidemment je suis rentrée chez nous en pleurs. Mister était déçu, lui qui espérait faire un café à sa mère pour lui annoncer comme dans la pub du café Grand-mère. Mais Mister n’a rien dit encore une fois et même aujourd’hui il ne lui a jamais fait la remarque. Si mes parents avaient réagi ainsi, j’aurais pris Mister part le bras et on se serait cassé. Je n’aurais jamais laissé passer un truc pareil.

Comment s’est passée l’annonce de votre grossesse à votre entourage ?

Jul’

Rendez-vous sur Hellocoton !

Une pilule qui a du mal à passer

Dans un article récent je vous racontais que je voulais deux enfants mais que je vivais mal le fait de m’arrêter à ce chiffre. Quand j’ai accouché de Louloute je n’avais pas ressenti le besoin de faire tout de suite un autre enfant. D’une part parce que j’étais en dépression à cause du décès de mon père et d’autre part parce que j’avais envie de profiter pleinement et exclusivement de Louloute pendant quelques années. Comme je savais que nous aurions un deuxième enfant un jour ou l’autre, je n’étais pas pressée. Avec Louloute, j’avais hâte de tout découvrir : sa première dent, la première fois qu’elle s’est assise et qu’elle s’est tenue debout, ses premiers pas, ses premiers petits pots, ses premiers mots, son passage à la propreté, sa première bougie, sa première rentrée à l’école. Et aujourd’hui elle a déjà 5 ans et demi. Tout est passé à la vitesse de la lumière.

Alors quand j’ai accouché de Chouchoute, le fait de me rendre compte que le petit bébé venu me voir à la maternité était en fait une grande fille de 4 ans m’a fait prendre conscience que le temps passe très vite, qu’il fallait que je prenne plus le temps avec Chouchoute. Et effectivement, je ne suis plus dans la découverte mais plutôt dans la prise de conscience.

J’ai aussi pris conscience que je n’aurai pas d’autre enfant, pour les raisons déjà expliquées. Enceinte, je ne voulais pas accoucher, je voulais que Chouchoute reste en moi le plus longtemps possible, je savais que c’était la dernière fois que je ressentais toutes les sensations d’une femme enceinte : les coups de pieds, le ventre qui se déforme quand bébé bouge, l’épanouissement. J’ai envie de croire que c’est peut-être pour cela que Chouchoute est née deux jours après la date du terme. Je voulais garder le plus longtemps possible cette symbiose. Deux mois après l’accouchement, je disais à Mister que je voulais un troisième enfant tout de suite, en fait je ne voulais pas réaliser que j’aurai définitivement un ventre vide de bébé, que je ne revivrais plus un accouchement, que je n’aurais plus de petit berceau, et tout autre matériel de puériculture. Avec Louloute, j’avais gardé tout ses vêtements pour le deuxième bébé. Et maintenant je me sépare de quasiment tout.

Du coup, j’ai mis au moins 3 mois à me décider à reprendre la pilule et inconsciemment, ou pas, je l’oubliais très régulièrement. Cet oubli n’était pas si anodin que ça. J’en ai parlé avec ma sage-femme et ma gynéco qui m’expliquaient qu’il s’agissait de faire un deuil. Le mot est fort mais parce que oui il s’agit bien d’un deuil même si voir nos enfants grandir est la plus belle chose au monde. Mais pour une femme, se dire qu’on ne donnera plus la vie n’est pas toujours si facile à digérer.

Aujourd’hui, je suis très heureuse avec deux petites gonzesses et nous sommes très bien ainsi. Mais, j’aimerais quand même que le temps ralentisse, que Chouchoute reste encore mon tout petit bébé. Je préfère d’ailleurs l’avoir toujours en porte-bébé pour la sentir contre moi. J’ai du mal à me séparer d’elle, elle n’a pas encore passée une nuit ailleurs que chez nous. Je réalise que le temps nous échappe, je suis un peu bouleversée à l’idée qu’elle va avoir 1 an dans quelques jours. Tout va si vite…

Et vous, avez-vous trouvé cela difficile de ne plus donner la vie ?

Rendez-vous sur Hellocoton !