C’est l’angoisse

Depuis la mort de mon père, il y a 5 ans et demi, j’ai développé des crises d’angoisses dont l’intensité peut varier. D’une nature déjà angoissée et stressée, je suis une jeune femme plus sensible à la contrariété et lorsque je n’exprime pas ces contrariétés ou ces craintes oralement, mon corps réagit pour s’exprimer de lui-même.

J’ai vécu une période très difficile après le décès de mon père, les crises d’angoisses sont montées crescendo durant deux ans. Cela a commencé par des crises de tremblements puis de raidissements, on appelle cela des crises de tétanies. Mes membres se tétanisaient, ma mâchoire se serrait, j’avais l’impression de perdre le contrôle de mon corps et de mourir. Pour calmer ces crises, j’ai du prendre des cachets de Lysanxia, à faible dose heureusement, mais cela permettait d’apaiser rapidement les crises en 30 minutes. Au préalable, Mister appelait à chaque fois le SAMU, pour qu’un médecin me calme au téléphone. On doit connaître mon numéro par coeur. Puis, sous l’effet du cachet, me rendant un peu groggy, Mister me lisait une histoire Disney de notre Louloute pour m’endormir. Ca paraît ridicule, mais sans ces histoires je ne m’endormais pas. Ces crises sont difficiles pour moi mais aussi pour Mister, qui se sent démuni face à ça, et je pense que ce doit être dur pour lui de me voir ainsi. Cette réaction se fait plus rare, cela m’arrive deux à trois fois dans l’année contre trois à quatre fois par semaine il y a 5 ans.

Après les crises de tremblements, j’ai ensuite eu des crises d’étouffement. Cela se traduit par la gorge qui me gratte, le cou devient rouge, un excès de salivation qui fait que je tousse beaucoup avec des glaires coincés dû à l’excès de salivation. Cette crise peut durer des heures. C’est une sensation très désagréable. Cela m’arrive encore d’avoir ce genre de crise mais j’arrive mieux à les maîtriser, elles durent moins longtemps.

Ensuite, durant ma seconde grossesse, j’ai développé une autre forme de somatisation. Toutes les pensées négatives, les craintes et les contrariétés que j’ai enfoui en moi sont ressortis sur mon corps. J’ai eu des plaques de boutons qui démangeaient sur tous le corps sauf sur le visage. Je devais même parfois me lever en pleine nuit pour prendre une douche froide sur mes jambes pour arrêter l’envie de me démanger. Un dermatologue m’a dit qu’il s’agissait certainement d’un lichen plan. C’est une maladie inflammatoire touchant la peau liée au stress. Avec la sérénité suite à la naissance de Chouchoute, les plaques se sont dissipées sauf à deux endroits. Il me reste une plaque sur un tibia et un peu dans le cuir chevelu. Dès que j’évoque un sujet qui me stresse, je me gratte intensément le tibia parfois jusqu’au sang.

Depuis que nous sommes revenus de nos vacances au Lac d’Annecy, je fais parfois des crises d’angoisses, souvent le soir. Elles sont difficiles à gérer et m’effraient. J’ai la gorge qui se noue, qui se serre, j’ai l’impression que je vais étouffer, un point fort me fait mal entre la poitrine. Il me faut beaucoup de concentration, de distraction et de respiration pour les faire passer. Je déteste quand elle arrive car j’ai l’impression que je vais mourir.

Je ne prends plus de médicaments depuis la grossesse de Chouchoute, je ne veux plus en prendre car les crises interviennent heureusement moins souvent et il y a un risque de dépendance, je l’ai été à un moment donné. La seule chose qu’il me faut pour que cela passe c’est un bol d’air et me coucher. Mais quand ça m’arrive au travail c’est difficile d’aller me reposer, et puis j’essaie de ne pas le crier sur les toits.

Vous l’aurez compris, je suis une grande angoissée, j’aimerais que cela cesse, si je pouvais trouver la formule magique… Et ça ne sert à rien de me dire « Mais c’est dans ta tête tout ça ! », oui merci je sais mais c’est pas ainsi que ça se soigne. C’est très contraignant de vivre ainsi, car dès que je sors au restaurant, en soirée avec des amis ou quand je suis au travail, j’ai peur que cela m’arrive, et l’angoisse amène les crises, ça devient un cercle vicieux car j’ai peur d’avoir peur. Par contre, j’ai réussi à ne jamais faire de crises devant mes filles, je pars dans ma chambre s’il le faut, mais Mister, lui il se prend tout ça en pleine face, c’est épuisant pour lui aussi psychologiquement.

Et vous, faites-vous des crises d’angoisses et avez-vous réussi à les arrêter ?

Jul’

FB Comments
Rendez-vous sur Hellocoton !
Suivez Pretty family sur :

2 Comments on C’est l’angoisse

  1. Je ne te cache pas que tu m’as fait pleurer. Je ne pensais pas que tu faisais des crises d’angoisse aussi intenses.
    Difficile de te dire que tout cela est dans ta tête. Dans ces moments là, il est très difficile de se raisonner. Thomas a fait plusieurs crises d’angoisses surtout pendant ma seconde grossesse. C’est terrible comme truc. A chaque fois il a fallu appeler SOS médecin. C’était dur à vivre pour lui… Pour moi aussi car je ne savais pas quoi faire. Je me sentais responsable aussi… Enfin je ne savais pas quoi penser. Je me sentais si inutile ! Quant à moi je suis une angoissée chronique. J’ai une boule dans la gorge à chaque instant. Les dents serrées… Je grince des dents quand je dors… J’en ai mal à la mâchoire. Voilà, moi c’est différent, toujours présent mais moins violent. Sans doute moins handicapant dans les sorties.
    Je t’embrasser fort ma Jul’. Et si jamais tu as envie d’une soirée à 2, entre filles, sache que tu peux m’envoyer un ti sms

  2. Merci pour ton petit mot. Je ne l’ai pas mentionné dans l’article, mais la dernière fois que j’ai vu le dentiste, il y a 6 mois, il m’a dit « vous devez avoir une stressante, vous avez les dents du fond complètement limées, elles sont plates ».
    Ce n’est pas évident, mais je garde espoir qu’un jour tout glissera comme sur les ailes d’un canard.
    Et avec plaisir pour un moment entre filles.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *