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Pendant 4 ans Louloute a vécu sans autorité, enfin disons qu’il y avait très peu de limites. Elle ne vivait pas comme un enfant roi mais étant enfant unique au début j’ai laissé trop de choses passer. Je ne vais pas revenir sur ma dépression mais cela a beaucoup joué sur le fait que je suis passée à côté de l’autorité et des règles que j’aurais dû mettre en place plus rapidement. Je ne disais pas assez non, ou quasiment pas, je faisais comme-ci son insolence n’était qu’une maladresse de son très jeune âge, comme-ci les mains qu’elle levait sur nous n’étaient qu’une erreur de sa part. Je ne disais rien, je ne voulais pas lui faire de peine, je voulais lui laisser une autre chance à chaque fois. Mister voyait bien que tout ça tournerait mal un jour, il était très autoritaire, beaucoup trop. Nous n’étions jamais d’accord et nous exprimions notre désaccord devant Louloute qui s’engouffrait dès qu’elle le pouvait dans nos failles pour obtenir ce qu’elle voulait. Elle a toujours su en jouer. Nous aurions dû faire plus attention à nos propos devant elle. Louloute avait donc un père militaire et une maman complètement laxiste. Joyeux équilibre…

Jusqu’au jour où Touille est née, il y a deux ans. Là je crois que le changement a été trop radicale pour Louloute. Je n’avais plus le temps ni la patience de céder aux millions de caprices de Louloute. Je suis devenue du jour au lendemain une maman qui place des règles dans une maison. Celle que j’aurais dû être dès le départ. Malheureusement je n’ai pas eu le résultat escompté. Cela fait deux ans que Louloute est très en colère après nous. Elle sourit peu, tient des propos parfois d’une grande violence qui témoigne de sa colère, elle nous teste et nous défi en permanence, nous contredit tout le temps, elle veut faire « la princesse capricieuse », elle fait exprès de faire des bêtises pour qu’on ne s’intéresse qu’à elle, elle fait de l’eczéma sur les coudes quand elle s’énerve trop et ronge ses ongles. Elle nous répond tout le temps et n’a pas peur de nous. Non pas que je veux la terroriser, je veux qu’elle me respecte et qu’elle soit heureuse aussi car parfois j’ai l’impression qu’elle ne l’est pas.

Je me sens parfois dépassée par tout ça car je fais beaucoup pour elle, je ne parle pas que matériellement, je parle de sentiment, je lui montre à quel point je l’aime car JE L’AIME ! Mais elle ne supporte pas qu’on lui dise NON. Elle veut déjà vivre sa vie, trouve qu’on ne la laisse pas respirer tranquillement, elle tient déjà des propos d’une adolescente, c’est flippant. Elle parle souvent de faire sa valise, de trouver d’autres parents, et ensuite elle se ravise, elle sait que ça me touche, elle me connaît par cœur, elle est maligne. Elle sait sur quel curseur appuyer en fonction des personnes qu’elle a en face d’elle pour obtenir ce qu’elle veut.

L’autre jour, je disais à Mister que j’avais envie de baisser les bras, que rien ne marchait pour faire face à son insolence. Il m’a dit qu’il ne fallait pas sinon on était foutu. Et c’est vrai, la psy nous l’a confirmé, il faut continuer à persévérer comme si on souhaitait enfoncer un clou. C’est plus dur aujourd’hui car elle a six ans. Il aurait fallu fixer les limites dès son plus jeune âge. Je peux vous dire que du coup Touille a plus de limites que Louloute à son âge, on ne veut pas faire la même erreur deux fois.

Louloute n’a aucune limite alors de toute façon nous entrons dans le conflit. Dire non tout le temps ne sert à rien mais il faut savoir utiliser ce NON à bon escient. Dire NON permet à l’enfant de se construire, de le structurer et de lui donner des limites. Les limites rassurent l’enfant. Avant je cédais quand Louloute faisait une crise. Maintenant je maintiens mes positions, je ne cède plus. Elle doit comprendre que c’est nous qui fixons les règles. Je ne hurle quasiment plus. Je lui demande de faire sa crise dans sa chambre et de revenir d’elle-même quand elle est calmée. A ce moment nous discutons et j’accepte toujours ces excuses car c’est important de ne pas repousser un enfant qui s’excuse de lui-même et de lui montrer qu’on l’aime quoiqu’il arrive.

Je ne vous cache pas que cette situation m’épuise au plus au point et que parfois je me demande si je vais arriver au bout du tunnel…

Et vous, vous savez dire NON ?

Jul’

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2 Comments on Lui dire NON

  1. Mon Timéo a 6 ans et un peu comme avec ta fille, nous sommes très souvent en conflit, à la naissance de sa petite sœur, je n’avais comme toi plus de patience pour tout ce qu’il exigeait. Il faut du temps et beaucoup d’amour. On fait ce qu’on peut et surtout il ne faut rien lâcher! Je me retrouve dans ce que tu dis, la main qu’il lève et tu penses qu’il ne sait pas ce qu’il fait donc tu passes à autre chose! En fait, on fait tous ou presque la même erreur…. On les aime trop et ils le savent donc ils en jouent et nous rendent marteau 😁 Un jour je lui ai dit ne m’appelle plus maman, je ne veux plus être ta mère ! J’en pouvais plus et après je m’en voulais . Bon courage car je crois que ce n’est pas fini !

    • Merci Johanna, ça fait du bien de ne pas se sentir seule. Comme tu le dis si bien : on fait ce qu’on peut et au mieux qu’on peut. Bon courage à toi, la vie avec les enfants n’est pas un long fleuve tranquille. Biz

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