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Hier, je devais rejoindre une amie pour déjeuner dans un restaurant chinois à côté de mon travail. Sur le chemin, je suis témoin d’une scène à un arrêt de bus. Un homme est au téléphone, une vieille dame avec une canne est à côté de lui et lui dicte ce qu’il doit dire à l’appareil. Aux pieds de la vieille dame je découvre un homme allongé à terre. Les deux personnes sont un peu perdues et inquiètes, je décide de m’approcher pour proposer mon aide. Je regarde l’homme à terre : il est inconscient, paupières à demi ouvertes. Je vérifie qu’il respire… c’est bon, j’entends même comme un ronflement.

Il n’a pas de sac ou bagage proche de lui, j’en déduis qu’il s’agit d’un SDF.

L’homme et la vieille dame me disent qu’ils étaient en ligne avec la police mais qu’ils ne se déplaceront pas. J’appelle immédiatement les pompiers. Je donne ma position et j’explique, un peu paniquée, la situation. Je demande à ce qu’on vienne assez vite. Le pompier que j’ai en ligne me dit qu’il connaît son travail et qu’il veut que je réponde aux questions avant de raccrocher. Cette phrase me calme direct et je reprend mes esprits. Je décris tout au pompier au téléphone dans les moindres détails : homme de 40 – 50 ans, il s’est visiblement uriné dessus, il n’a pas l’air de sentir l’alcool mais des passants me disent le contraire, il respire, il a les paupières semi ouvertes, il est en position latérale de sécurité (par chance dans sa chute il s’est positionné ainsi).

Je raccroche et j’attends l’arrivée des pompiers.

En attendant, l’homme et la vieille dame, premiers témoins de la scène, quittent les lieux en prenant le bus. Quelques passants sont venus regarder ce qu’il se passait mais dès que je disais que j’attendais les pompiers, ces mêmes passants repartaient. Je me suis donc retrouvée seule à tenter de parler à cet inconnu pour le réveiller. Seule à être responsable de cet homme, peut-être de sa vie. Mais quatre militaires, qui faisaient leur ronde dans le quartier, se sont approchés et m’ont demandé de leur expliquer ce qu’il se passait : homme inconnu, visiblement très mal, j’attends les pompiers, blablabla….

Ils sont restés avec moi jusqu’à l’arrivée, rapide, des pompiers et cela m’a rassuré.

Les pompiers m’ont posé à leur tour des questions. L’un deux a été vraiment antipathique « mais ils ne sent pas l’alcool du tout » (avec un air reprochant) « je n’ai pas dit cela, j’ai dit que des gens trouvaient qu’il sentait l’alcool, moi je ne suis pas allée respirer son haleine, j’ai juste vérifier qu’il respirait et j’ai indiqué qu’il s’était uriné dessus, synonyme souvent de malaise vagal ». Les pompiers ont vraiment secoué l’homme pour le faire réagir…. mais rien. Ils lui ont pincé le bout des doigts dans le but d’une réaction… mais rien. J’ai vraiment eu peur pour cet homme, je me suis inquiétée de le voir sans réaction, cette scène m’a bouleversée. Il est parti sur un brancard, j’ai demandé aux pompiers si je devais faire autre chose « non merci ». J’ai demandé si c’était une hypothermie « on ne sait pas encore ». Je les ai remercié d’être venus, comme-ci ils avaient pris en charge une personne que je connaissais.

Encore aujourd’hui, je me demande si cet inconnu va mieux. Une fois qu’on appelle les secours et que la personne est prise en charge, on ne connait pas la suite. Il y a comme un sentiment de frustration ou d’inquiétude non apaisée.

Hier, j’ai eu peur pour un inconnu et je me suis endormie là-dessus.

Jul’

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