point de suture
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J’ai été brisée il y a 7 ans. Je ne suis plus la même depuis 7 ans. Le violent décès de mon père m’a effondré, mis à terre, éprouvé et des émotions contradictoires ont fait surface. La dépression qui a suivi n’a pas arrangé les choses mais il n’y a pas que cet évènement qui m’a atteint. J’ai été très déçue. Je n’ai pas été entourée, épaulée et soutenue comme il l’aurait fallu. J’ai laissé faire car je n’étais pas en état et cela m’a esquinté, profondément. Malheureusement, même si depuis le mal est passé, la plaie a tenté de se refermer mais les points de suture sautent parfois et la plaie s’ouvre à nouveau.

Je n’arrive pas à oublier, c’est plus fort que moi, ce n’est pas de la rancune, mais j’étais tellement seule face à mon chagrin pendant tant d’années, que je ne peux pas l’oublier. Je reste sur la défensive. Je ne fais plus confiance. Je ne compte que sur moi. A la moindre dispute, déception, doute, méfiance, le passé ressurgit à nouveau. Je rentre dans ma bulle, endosse ma carapace et ne sors de cet état qu’une fois apaisée. C’est difficile de vivre ainsi car je sens la colère en moi surgir à tout moment, elle macère. Je peux excuser mais je ne pourrai jamais pardonner. C’est trop profond, c’était trop important, on n’avait pas le droit de trouver cela banal. J’ai compris qu’on pouvait vite finir seule face à un terrible évènement et que les gens sur lesquels on espère compter ne sont finalement pas au rendez-vous, et cela a de lourdes conséquences dans les rapports humains.

Mes sentiments envers ceux qui n’ont pas été présents n’évolueront jamais dans le bon sens. Je garde mes distances. Si on a pu me faire du mal et ne pas me soutenir alors au prochain malheureux évènement cela sera certainement ainsi. Je suis devenue plus dure envers les gens, plus exigeante, plus méfiante. Depuis que je suis sortie de cet état, je ne veux plus laisser qui que ce soit me tirer vers le bas. J’avais la tête sous l’eau et on me l’enfonçait un peu plus chaque jour, me faisant boire la tasse pendant des mois et des mois, je n’arrivais plus à respirer, je suis devenue une angoissée.

Aujourd’hui, j’aime la vie comme jamais je ne l’ai aimé. Je suis consciente que chaque instant est important, qu’il faut en profiter, et s’émerveiller de chaque petites choses. J’ai moins peur de prendre des décisions. Mais mon esprit est devenu solitaire, parfois même égoïste, ne pensant qu’à mes filles et moi. C’est ma façon de me protéger.

Jul’

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