Toi toi mon Toit

Je suis une angoissée, tous ceux qui me connaissent et me côtoient le savent. Parmi mes nombreuses angoisses, il y a une crainte qui ne me quitte pas depuis environ 10 ans, celle de ne plus avoir de toit au-dessus de ma tête. Je pense que cette crainte vient d’un travail que j’ai réalisé lors de mes études à la fac. J’étais en licence en sciences de l’éducation, je devais faire, en binôme, un exposé en cours de sociologie de l’éducation sur les jeunes en difficultés à partir du livre « Les nomades du vide » de François Chobeaux. Ce livre est une étude menée entre 1991 et 1995. Il décrit la vie de jeunes en rupture sociale, qui revendiquent leurs statuts de jeunes en errance et qui légitiment leurs actes par ce statut. Ce livre propose également des solutions d’accompagnement et des actions de prévention. Avec mon binôme, nous avions conclu notre exposé en proposant un débat à partir d’un autre livre « Les naufragés, avec les clochards de Paris » de Patrick Declerck, anthropologue, psychanalyste et ethnographe. Son travail est essentiellement tourné vers des questions de désocialisation, d’errance et des sans-abris. Il a d’ailleurs crée la première consultation d’écoute pour les sans domicile fixe. Son livre témoigne du quotidien des clochards de Paris, entre la mendicité, les maladies et les lieux d’accueil. Après avoir lu ces deux livres, je suis restée pleines de questions, de doutes, d’incertitude. Ces livres m’ont profondément marqué.

Le jour où j’ai, enfin, pris la décision de quitter le domicile parental, j’ai eu peur. J’avais trouvé un studio à Paris 15ème et je craignais de ne pas réussir à payer mon loyer et à gérer financièrement les factures seules. Mais mon père m’avait dit qu’il fallait se lancer sinon je n’arriverais jamais à passer le cap (parfois il avait des paroles sages). Et effectivement, je m’en suis sortie toute seule et sans embûche.

Aujourd’hui, je n’ai pas la crainte de ne pas pouvoir payer mon loyer, j’ai plus une crainte pour l’avenir. J’ai peur, le jour où je serais à la retraite (si j’en ai une), de ne pas pouvoir assurer financièrement et me retrouver comme beaucoup de personnes âgées qui ont travaillé durement toute leur vie, qui ne peuvent même pas payer leur loyer et vivre normalement. J’ai peur de risquer d’être dans cette situation si je ne deviens pas propriétaire. Peur de me retrouver à la rue. C’est d’ailleurs sûrement pour cette raison que je cherche par tous les moyens à devenir propriétaire que ce soit d’une maison pour habitation principale ou de vacances. Je cherche la sécurité par un projet immobilier. De plus, je ne me vois pas ne rien laisser à mes filles plus tard, le jour où Mister et moi ne serons plus de la partie.

Beaucoup pensent que je vois loin, beaucoup trop loin, mais tout va tellement vite, si nous n’assurons pas nos arrières aujourd’hui… Je ne veux pas être propriétaire à n’importe quel prix non plus mais je pense qu’il est nécessaire, voir presque indispensable de nos jours, d’accéder à la propriété quelle qu’elle soit.

Et vous, envisagez-vous d’accéder à la propriété par sécurité ?

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