coucher de soleil

On pourrait presque chanter la chanson de Christophe Rippert (ceux de ma génération comprendront la référence) sauf que ce n’était pas sans lendemain. J’ai vécu un amour de vacances qui restera à jamais gravé dans ma mémoire. J’ai vécu un coup de foudre. Le seul que j’ai eu dans ma vie.

Un coup de foudre intense et court.

Tout s’est passé en Espagne, à Cullera près de Valence. Août 2001, j’avais 20 ans. Je suis partie deux semaines avec un ami dans un appartement au bord de la plage. Les vacances étaient sympas mais franchement pas dynamiques. L’ami en question était pantouflard, sympa mais manquait cruellement de fun. Nos journées se résumaient à aller à la plage et le soir se balader sur la promenade touristique où différents vendeurs présentaient des bijoux et autres souvenirs.

C’est sur cette promenade touristique que je l’ai rencontré.

Nos regards ne se sont pas quittés. Je me promenais, il était là devant moi, brun, la peau aux couleurs du soleil. Il tenait un stand de tatouages éphémères. Je me suis dirigée vers son catalogue, je ne voulais pas spécialement un tatouage, mais je devais lui parler. Son regard ne me lâchait pas et je sentais mes joues s’empourprer. Je finis par choisir un motif : un dauphin. Lorsque je m’installe, il commence à me parler en espagnol. Et moi je ne parles pas du tout espagnol. J’ai fait allemand et italien à l’école. Il commence à faire son tatouage éphémère sur mon épaule. Je comprend, malgré la langue, qu’il me dit qu’il trouve cela dommage que je ne parle pas espagnol. Heureusement nous parlons anglais tous les deux. C’est avec cette langue que nous apprenons à faire connaissance. Il s’appelait Fabian. Le tatouage terminé, je ne pouvais pas partir ainsi.

Il y avait une attraction si intense entre nous.

J’ai pris mon courage à deux mains et je l’ai invité à prendre un verre après son travail. Je l’ai donc rejoint plus tard. Nous avons pris une bière sur la plage. Au bout de 10 minutes, nous étions déjà entrain de nous embrasser. Nous n’arrivions pas à nous décoller. Comme des aimants. Les jours qui ont suivi, nous nous retrouvions tous les soirs. Il vivait avec des amis, un couple et un autre homme. Ils étaient argentins et avaient tous les cinq quitté l’Argentine afin d’avoir une vie meilleure dans un premier temps en Espagne. Ils étaient en situation irrégulière, les papiers n’étaient pas du tout à jour. A tout moment, en cas de contrôle, ils pouvaient être expulsés. Ils vivaient de petits boulots : tatouages, fabrication de bougies, prises de photos sur la plage… Ils étaient tous sympas et très accueillants avec moi. J’étais si bien avec eux.

Ce côté bohème m’attirait énormément.

Nous étions très attachés Fabian et moi. Une romance intense d’une semaine. Tout était si fluide. Mais il a fallu rentrer en France. Il a beaucoup pleuré. Moi aussi. A un moment, j’ai pensé ne pas rentrer. J’ai appelé ma mère pour lui dire que je souhaitais rester en Espagne. Elle a eu peur, elle savait que je suis capable de prendre ce genre de décision. Je peux être imprévisible, encore aujourd’hui. Elle a appelé l’ami avec qui j’étais partie en vacances pour me surveiller et me mettre dans l’avion quoiqu’il arrive.

A peine rentrée à Paris, je sentais mon cœur se déchirer.

Je n’avais jamais ressenti cette douleur. Il me manquait tellement. Et c’était réciproque. Je devais retrouver un moyen pour repartir très vite. Je n’ai pas mis très longtemps pour trouver une idée. J’avais un kyste dans l’articulation d’un doigt. L’opération n’était pas urgente mais je devais un jour me le faire enlever. Ma mère a donc pris rendez-vous avec notre orthopédiste. Nous avons très vite fixé une date d’intervention. Suite à l’intervention, je devais être arrêtée 15 jours. J’ai demandé à l’orthopédiste, un ami de ma mère, une autorisation de sortie à l’étranger. Et c’est ainsi que je suis repartie en Espagne pour rejoindre Fabian.

Je crois que c’est le truc le plus dingue que j’ai fait dans ma vie par amour pour un homme.

Le lendemain de l’opération, la main dans le bandage, j’ai pris l’avion pour le retrouver. Nous avions poursuivi notre romance durant 15 jours avec de nouveaux projets pour la suite. Fabian et ses amis devaient quitter l’Espagne pour Tenerife. Ce voyage était risqué car ils n’étaient toujours pas en règle avec leurs papiers. Mais tout s’est bien passé. Il était question que je le retrouve là-bas. Fabian avait pris un appartement face à la mer, en prenant soin de penser à moi dans son choix d’appartement « You must see that, you will love it ». En rentrant à Paris, j’avais pris mes billets pour Tenerife.

Mais je n’y suis jamais allée.

Notre jeune âge et la distance ont eu raison de notre relation. A Paris, je vivais beaucoup la nuit et Fabian ne le supportait pas. Il s’inquiétait, devenait un peu jaloux. Ça me pesait. Nous avons donc arrêté notre relation. Tous les deux avec beaucoup de chagrin. Mais je ne pouvais pas vivre du jour au lendemain avec lui. J’étais en deuxième année de BTS. Au début j’étais prête à interrompre mes études pour vivre avec cet homme, sans papier, à faire des tatouages sur la plage. Puis, les adultes autour de moi m’ont raisonné. Je me suis faite rembourser mes billets d’avion pour Tenerife. Notre histoire aura duré 5 mois.

Je garde un très beau souvenir de Fabian et de belles photos de cette romance. J’ai vécu un vrai coup de foudre.

Et vous, vous avez déjà vécu un coup de foudre ?

Jul’

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2 Comments on Un amour de vacances

  1. Coucou,
    Oui j’ai vécu un coup de foudre. A l’âge de 15 ans, c’était dingue. Un peu comme tu décris. Lorsque je l’ai vu, j’ai failli tomber dans les pommes. Lorsqu’il m’a parlé, je n’arrivais pas à lui répondre, nos regards ne se quittaient pas. Lorsque nos mains se sont touchées, la magie est arrivée. Le reste, je le garde pour moi.
    J’ai vécu très difficilement la séparation.
    Mais comme tu dis, c’est une expérience magique, de toute façon, elle nous tombe dessus, on ne sait rien y faire 🙂

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