Mon corps a dit stop il y a quelques jours. Bizarrement chaque année, à la même période, mon corps n’en peux plus. Il a besoin de faire un break, il me le fait ressentir, il y a des signes annonciateurs et je les écoute. Il y a deux semaines je faisais pleins de crises d’angoisses, je ne comprenais pas pourquoi car je n’avais pas de contrariétés particulières ni même un évènement que j’appréhendais. Et pourtant, mon corps était entrain de m’alerter.
Jeudi dernier, le 2 mars, je suis arrivée au bureau, patraque, irritable, ne supportant vraiment rien. Je me suis repliée sur moi en ne parlant quasiment plus, ce qui est très rare chez moi car je suis grande pipelette. Et d’un coup, j’ai ressenti le besoin d’aller m’enfermer aux wc du boulot pour pleurer. Sans raison. J’avais besoin de pleurer. Enfin je dis sans raison mais des raisons en fait il y en a pleins, c’est une accumulation de fatigue en fait. Le boulot est oppressant en ce moment, mon chef me confie des dossiers hypers sensibles que je dois gérer quasiment seule, c’est vraiment pesant. Le lendemain, je suis arrivée de nouveau au boulot en pleurs, mon équipe (des filles géniales) est venu me parler, nous avons discuté sur tout ce qui me pesait au travail, elles m’ont soutenu et m’aideront dans les projets délicats pour que je ne sois pas le seul marin sur le bateau. Cela m’a enlevé un premier poids.
Puis, le week-end dernier, j’ai eu des violentes douleurs dans le ventre et les reins. Je n’ai pas bien compris pourquoi mais j’ai filé lundi chez le médecin car je n’avais pas dormi de la nuit. En arrivant chez le médecin, je lui ai expliqué mon état de fatigue avancé. Je ne supporte plus les pleurs de ma petite fille, je ne supporte plus les cris de ma grande fille, je ne supporte plus mon chef, j’ai juste envie de rester sous la couette, de dormir et de ne voir personne. C’est grave docteur ? Je suis une maman horrible ? Elle m’a expliqué qu’il faut arrêter de culpabiliser. Oui on aime nos enfants mais oui il y a des fois où on en peut plus et cela ne fait pas de nous des mauvaises mères. Il faut savoir aussi se reposer et déléguer au papa. Car même si les papas modernes aujourd’hui en font plus qu’à l’époque, ils en font toujours un peu moins que les mamans. Disons qu’il faut leur demander de faire, ce n’est pas toujours instinctif. J’ai l’impression d’être un post-it ambulant, je dois penser aux inscriptions au centre de loisirs, faire les courses, penser à payer la facture de la cantine, être à l’heure à la sortie de l’école, acheter les billets de TGV pour les vacances de printemps, réfléchir aux repas, penser à acheter le pain, les couches… N’oublier aucune date, vivre avec un chrono dans le derrière. Toutes ces petites choses du quotidien qui me grignotent un peu chaque jour. Et ça mon corps ne le supporte plus actuellement.
Le médecin m’a arrêté trois jours, elle pense que je devrais m’arrêter plus longtemps, et tout le monde autour de moi le pense aussi, mais je ne le souhaites pas. « Vous savez parfois ça fait du bien de s’arrêter un moment, de prendre du recul, on peut faire vraiment le point sur le profond mal être ». Je ne préfère pas, certainement par peur. Je reprends donc jeudi normalement. Je me sens rincée mais apaisée d’être à la maison. Les seules choses qui me font envie c’est d’être sous la couette à regarder Gossip Girl ou Desperate Housewives me faisant des masques à mes ongles, ou bien de passer mon temps sur Pinterest pour trouver des idées de look, et lire des blogs. Je refuse catégoriquement de ranger la maison et de faire à manger depuis ce week-end. Ca saoule Mister mais tant pis. Du coup on mange des pâtes depuis trois jours.
Ce qui joue énormément sur mon état actuel c’est mon sommeil qui n’est pas récupérateur. Nous avons cet éternel problème d’apnée du sommeil de Mister et le bruit que fait son masque est l’équivalent de celui d’une VMC collée à mon oreille. Je ne peux plus mettre de boules quies car je me suis créée des bouchons d’oreilles à répétition. Il n’y a pas de secret le sommeil de qualité est hyper important pour la santé. Mais chez nous le problème est quasiment insoluble.
Une collègue, enfin une amie car nous sommes vraiment entrain de devenir amie, m’a reboosté pour chausser mes baskets en lançant des objectifs sur un mois. Dès que j’aurai repris des forces je retournerai courir. J’ai besoin de changement à ce niveau. Mon corps ne me plait plus depuis 7 ans, j’ai trop laissé traîner. J’ai juste besoin de muscler car aujourd’hui je ressemble à un flamby. Je pense qu’il est important de s’aimer, se trouver jolie, c’est en fait primordial pour aller bien.
Voilà un petit résumé de mon craquage émotionnelle et physique.
Et vous, comment ça va ?
Jul’
Salut, tout comme Charline je n’ai pas d’enfants mais j’aurais pu écrire mot pour mot certaines de tes phrases… L’impression de vivre avec un chrono au cul c’est absolument ça, entre les cours et deux jobs étudiants à gérer à côté je ne tiens plus le rythme non plus et traîne une bronchite chronique depuis deux mois en plus des maux de ventre et des crises de larmes qui deviennent quasi quotidiennes… Bon courage pour ta reprise en tout cas, et tu devrais en parler avec ton homme peut être qui d’après ce que tu décris n’a pas l’air d’être vraiment conscient du stress que c’est de devoir penser à tout pour tout le monde !
Mister est conscient mais je pense blasé, comme cet état se répète chaque année, il se dit que ça va passer de toute façon.
Cumuler plusieurs jobs en plus des cours n’est pas chose évidente, j’en ai fait l’expérience. Et c’est vrai qu’avec la fatigue on chope plus facilement toutes les saloperies qui traînent. Prends soin de toi aussi et tiens bon.